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Les nôtres

Notre camarade Antonio Mateu Rovira

Antonio Mateu Rovira est décédé le dimanche 6 novembre à Granollers, près de Barcelone. Antonio, que nous appelions Dupuis en France et Gabriel en Espagne, avait 90 ans et il fut un militant ouvrier des deux côtés des Pyrénées.

Illustration - Notre camarade Antonio Mateu Rovira

Fils de pêcheur anarchiste, il a vécu les années de montée révolutionnaire et de combat des années 1930 comme un jeune garçon admirateur du dirigeant anarchiste Buenaventura Durruti. Après la victoire de Franco, jeune ouvrier assoiffé de comprendre et d’organiser ses camarades de travail dans la résistance à la dictature, il milita dans l’entreprise Hispano Suiza de Barcelone. Ceux-ci le choisirent pour porter leurs revendications. Il contribua aussi dans les années 1950 à organiser un groupe clandestin, le Mouvement socialiste catalan. Il s’évada lors de son arrestation en 1958 et rejoignit la France où il milita au PCE (Parti communiste d’Espagne) et à la CGT.

Après mai 1968, il rompit avec le PCE, et dans sa lettre de démission, il insistait sur le rôle de la classe ouvrière, défendant les idées de Trotsky avant même de les connaître. Il rejoignit alors les rangs de Lutte ouvrière et découvrit avec passion le sens du combat de Trotsky.

C’est à cette époque qu’il construisit des noyaux ouvriers à la Case à ­Vierzon, puis à la Sopad à Paris. Il rentra ensuite chez Renault à Billancourt.

En 1976, après la mort de Franco il retourna en Espagne et défendit les idées de Lutte ouvrière, notamment en publiant et diffusant la Lucha de Clase, éditée et distribuée avec l’aide de toute sa famille. Depuis, il a continué à militer au sein de Voz Obrera, qui défend en Espagne les mêmes idées que Lutte ouvrière.

Le livre racontant sa vie de militant ouvrier (Le Passage des Pyrénées, publié en 2006) se termine ainsi : « La classe ouvrière est la seule classe capable de changer la société. C’est à celle-ci que les militants révolutionnaires doivent s’adresser en priorité (…) même dans les périodes de reflux politique. Et si on réussit à transmettre le témoin, ne serait-ce qu’à quelques militants des générations suivantes, on n’a pas perdu son temps. »

À sa femme Paquita, à ses filles Angela et Mercedes, à son fils Antonio et à tous ses petits-enfants, les militants de Lutte ouvrière tiennent à dire leur émotion et leur transmettent leurs pensées fraternelles.

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