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La campagne de Nathalie Arthaud
Choisir le camp des travailleurs
L’élimination de Sarkozy lors de la primaire de la droite a certainement réjoui un bon nombre de ceux que son arrogance réactionnaire révulse, et surtout qui se rappellent sa politique antiouvrière lorsqu’il était ministre et président.
Certains électeurs de gauche ont d’ailleurs participé à cette primaire dans le but de se débarrasser de Sarkozy, qui leur paraît pire que ses rivaux. C’est un calcul qui ne mène pas loin, puisque c’est probablement Fillon, son ancien Premier ministre, au programme tout aussi antiouvrier, qui représentera la droite.
La primaire de la gauche, qui s’annonce dans quelques semaines, suscitera peut-être des raisonnements électoraux du même type, pour éliminer tel ou tel dirigeant du PS, mais forcément au profit d’un autre, tout aussi propatronal.
Cette logique d’un prétendu vote utile, qui revient à chercher le candidat « le moins pire », ne sert en rien les intérêts des travailleurs. Au contraire, puisque ceux qui apporteraient ainsi leur soutien à un politicien bourgeois approuveraient à l’avance les coups qu’il ne manquera pas de porter au monde du travail.
Toute la gauche, y compris la CGT, a appelé à voter Hollande en 2012 pour écarter Sarkozy de la présidence. Cette élection n’a pas empêché les attaques contre les classes populaires, mais elle a contribué à désarmer les travailleurs qui avaient voté socialiste et à les démoraliser. Le piège qui consiste à faire approuver par les travailleurs une politique propatronale se met à nouveau en place.
Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière, se situe sur un autre terrain, celui de la défense des intérêts du monde du travail. Sa candidature affirme que l’immense classe des travailleurs a des intérêts opposés à ceux de la toute petite minorité de très riches que l’État sert, quel que soit le locataire de l’Élysée. Elle se situe à l’opposé des arnaqueurs de droite et de gauche qui prétendent lutter contre le chômage en laissant les patrons libres de licencier et d’aggraver les conditions de travail, tout en les arrosant d’argent public. Elle affirme au contraire que le grand patronat est suffisamment riche pour que les travailleurs se fixent comme objectif de le faire payer pour répartir le travail entre tous, sans licenciements et sans baisse de salaire.
Les élections ne permettent pas de changer la vie, mais c’est un combat politique dans lequel on peut affirmer ses idées. Le vote pour Nathalie Arthaud permettra à tous ceux qui veulent s’exprimer en tant que travailleurs conscients de leurs intérêts communs de le faire.