Primaires de la droite : le jeu des 7 horreurs16/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2520.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Primaires de la droite : le jeu des 7 horreurs

Pour deux euros, les électeurs de droite vont pouvoir, les 20 et 27 novembre, s’adonner au jeu des sept horreurs. Parmi les sept politiciens qui s’affrontent, majoritairement rangés sous la bannière Les Républicains, ils auront le droit d’apporter leur suffrage à l’un de ceux qui briguent le poste de candidat de la droite aux élections présidentielles d’avril 2017, première étape avant le succès qu’ils espèrent.

Pour choisir le programme, ceux qui ne seraient pas déjà décidés devront prendre une loupe. Les candidats proposent de supprimer des centaines de milliers de postes d’employés de la fonction publique, et cela dans des proportions invraisemblables pour que puissent continuer à tourner, même mal, les services publics. Tous, à une près, sont pour la suppression de l’impôt sur la fortune. Tous ou presque sont pour la baisse plus rapide des allocations chômage, certains pour la suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme de l’enfant au collège ou au lycée, d’autres, ou les mêmes, pour la suppression de l’aide médicale d’État qui protège a minima la santé des étrangers en situation précaire.

Évidemment, tous sans exception se proclament partisans d’en finir avec la loi Aubry des 35 heures, qu’ils font tous mine de considérer comme une loi favorable aux salariés face aux patrons. Sarkozy n’en est plus au « travailler plus pour gagner plus », mais aux 39 heures payées 39. Juppé plébiscite les négociations obligatoires pour dépasser les 35 heures et Fillon, bien ennuyé pour se débarrasser de son passé de chef du gouvernement de Sarkozy, évoque une durée du travail fixée au sein de l’entreprise dans la limite de 48 heures hebdomadaires. Il a en quelque sorte déjà été exaucé par la loi travail. Obligés qu’ils sont par le jeu de faire apparaître quelques nuances entre eux, les sept candidats vont, en paroles, au-delà des désirs du patronat, dont un représentant affirme placidement : « Nous n’avons pas forcément besoin de ça aujourd’hui, mais surtout de la flexibilité. »

Pour tenter de supplanter les autres, tout est affaire de surenchère. Un Sarkozy s’en prend aux enseignants qui, selon lui, « travaillent six mois dans l’année ». Un Le Maire, loin de revenir sur les 80 000 postes supprimés pendant le quinquennat Sarkozy et jamais rattrapés par Hollande, propose d’augmenter leur temps de présence devant les élèves, comme si cela allait résoudre le manque de professeurs. Un Fillon propose d’instaurer des quotas d’immigration, tandis que Sarkozy s’en prend bassement et pêle-mêle à « ces gens qui étaient debout la nuit et couchés le jour, aux 3 000 migrants en situation irrégulière sous le métro Stalingrad et aux gens du voyage qui occupent et qui coupent des autoroutes parce qu’ils ne sont pas contents ».

Il faut dire que ces sept politiciens ont 99,99 % de leurs gènes en commun, et que leur ADN est de faire la guerre à la classe ouvrière, aux dépens de laquelle les coffres des capitalistes se remplissent à craquer.

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