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Dans les entreprises
Continental : vengeance des patrons sur trois porte-parole
« Nous ne laisserons pas nos camarades pris en otages », déclare le comité de lutte des travailleurs de Continental-Clairoix dans le communiqué dont nous passons des extraits. Car si la direction du groupe devrait abandonner les procédures d’appel engagées contre les ex-salariés à la suite de leur lutte de l’année 2009 aprés l’annonce de la fermeture de l’usine de Clairoix, elle a tenu à mener toutes les procédures à l’encontre de trois porte-parole des travailleurs.
« La direction de Continental, à la suite de sa défaite juridique en juillet dernier devant la Cour de cassation, a fait savoir qu’elle entendait se désister de toutes ses instances juridiques pour quelque 800 ex-salariés de Clairoix : cela veut dire qu’elle n’irait pas devant la cour de renvoi de Douai, qu’elle devrait abandonner tous les appels des jugements des prud’hommes de Compiègne et qu’elle devrait leur payer ce qu’elle doit.
Mais la direction de Continental a décidé de faire une exception de taille : elle veut mener jusqu’au bout les procédures contre nos trois porte-parole : Pierre Sommé, Jean-Claude Lemaître, Xavier Mathieu qui, eux, par suite de leur situation de représentants du personnel CGT et CGT-FO, n’avaient pas encore été jugés, et dont le procès devrait du coup s’ouvrir le 18 novembre à Compiègne.
Il s’agit d’une décision mûrement réfléchie de la part de la direction internationale du groupe Continental AG, car le 5 novembre dernier, le président du directoire Elmar Degenhardt, conjointement au chef de la division pneumatique Nikolaï Setzer, qui siègent à Hanovre, ont été saisis du problème par le comité de lutte des travailleurs de Continental Clairoix, qui a protesté contre cette basse vengeance. À ce jour il n’y a aucune réponse officielle de la direction de Continental. Par un canal indirect, elle fait savoir sa volonté de ne pas se soumettre à ce qui découle des décisions de justice déjà rendues. Voilà la hargne de ce groupe multimilliardaire étalée au grand jour.
Même si Continental est sûr de perdre à la fin, puisque tous les jugements des prud’hommes de Compiègne, de la cour d’appel d’Amiens, du Conseil d’État et de la Cour de cassation l’ont condamné, la direction du groupe veut faire payer à sa façon à ces trois camarades ses échecs face à la mobilisation des travailleurs de Continental. Elle veut reporter de plusieurs années, grâce aux procédures qu’elle entend mettre en route, le paiement de ce qu’elle leur doit. Pour certains d’entre eux, c’est une situation dramatique qui résulte de leur engagement dans le combat pour les droits de tous.
(…) Le comité de lutte en appelle à la condamnation la plus ferme de l’attitude de Continental et à la solidarité la plus large des travailleurs et de leurs organisations aux côtés de ceux contre qui elle s’acharne.
Tous ensemble pour faire respecter les droits de tous ! »