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Leur société
Montreuil : les familles roms laissées sur le trottoir
De nombreux campements roms sont démantelés ou en voie de l’être en Île-de-France, sans solution de relogement. C’est le cas à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, où, depuis le démantèlement de leur abri le 28 juillet dernier, les 13 familles roms expulsées continuent de dormir sur le trottoir de la place de la mairie.
La tentative première des autorités, mairie et préfecture de concert, avait été d’essayer de décourager les expulsés de rester sur la ville en y organisant, durant plusieurs semaine, un harcèlement policier. Cette tentative, vaine, avait au contraire eu pour effet de faire grossir le collectif de soutien formé de personnes choquées par la situation.
Mi-septembre, la préfecture a fini par proposer sa solution de relogement aux familles : des hébergements d’urgence, c’est-à-dire des hôtels, via le 115. Cette solution précaire, avec des hôtels souvent très éloignés de Montreuil, signifiait la dispersion et la rupture de la solidarité collective qui permettait aux Roms de survivre. De fait, toutes les familles ont fini par déserter les hôtels.
Préfecture et mairie ont joué les offusquées, se scandalisant de l’échec du relogement qu’elles avaient pourtant probablement anticipé puisque la préfecture avait constaté, dans une étude préalable, que « la majorité des personnes (roms) n’acceptent pas ces propositions d’hébergement d’urgence ou, si elles les acceptent, quittent les hôtels ou structures d’hébergement rapidement ». Cet échec prévu d’avance permet surtout à la mairie et à la préfecture de se déclarer impuissantes devant la mauvaise volonté des familles.
Le 11 octobre, la police a distribué des OQTF (obligations de quitter le territoire français) à plusieurs familles. C’est l’étape suivante, classique, pour décourager les familles et les amener à rentrer en Roumanie. Mais, autour d’elles, la solidarité reste active.