Migrants : la solidarité plus forte que la haine26/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2517.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : la solidarité plus forte que la haine

Malgré la propagande haineuse de politiciens voulant faire croire que l’ensemble de la population serait hostile aux réfugiés, à cause des dangers imaginaires qu’ils feraient courir aux habitants des villes les accueillant, la réalité est heureusement fort différente.

Dans nombre d’endroits, la droite ou l’extrême droite se sont trouvées ultraminoritaires face aux contre-manifestations de gens appelant à accueillir les migrants. Et les propositions d’aide bénévole, pour faciliter l’intégration de ceux qui ont tout perdu, affluent dans les mairies. Les exemples cités ci-dessous sont loin d’être isolés et ils montrent que, pour la population, la solidarité n’est pas un vain mot.

Côtes-d’Armor : le Front national désavoué

Vendredi 14 octobre, en présence de leurs élus régionaux, une soixantaine de militants du Front national opposés à l’accueil de migrants dans les petites communes de Trébeurden et Trégastel ont voulu « dénoncer la préférence étrangère » et « l’implantation forcée dans nos villages de Bretagne ».

Devant la mairie de Trébeurden, ils se sont trouvés face à plus de 500 personnes qui tenaient, elles, à marquer leur solidarité avec les réfugiés attendus dans leurs communes, et à « les accueillir à bras ouverts ». Une centaine de bénévoles prêts à donner de leur temps pour leur venir en aide se sont fait connaître sur les deux villes.

Lundi 24 octobre au soir, quand 29 jeunes migrants expulsés de Calais sont descendus du car, ils ont été chaleureusement accueillis par le maire de Trébeurden et des bénévoles. Un pot de bienvenue et un repas ont été organisés, tous les réfugiés ont reçu un lot de vêtements neufs avant d’être dirigés dans un centre de la CCAS (Caisse centrale d’activité sociale) où ils ont été logés dans des chambres individuelles.

Chomérac : des traditions d’accueil

Samedi 22 octobre à Chomérac, en Ardèche, le Front national, s’appuyant sur une déclaration du maire de droite qui avait affiché publiquement son hostilité à l’accueil des migrants, avait rassemblé 80 personnes.

Mais, non loin de là, une contre-manifestation a rassemblé bien plus de monde. Près de 300 personnes ont tenu à afficher leur soutien aux migrants, certains rappelant les traditions d’accueil des réfugiés dans la région. Les intervenants ont rappelé l’exploitation politicienne de la part du FN et de la droite, mais aussi du PS, Hollande en tête, qui a réclamé la limitation du nombre de migrants accueillis en France à quelques milliers à peine. Quand la représentante du PS a osé vanter la politique du gouvernement, sa provocation a été huée copieusement.

La région Auvergne-Rhône-Alpes est riche, plus de 7,7 millions de personnes y vivent, mais elle accueillerait moins de 800 personnes venant de Calais. C’est un nombre ridicule. « Les migrants sont nos frères de classe, ils doivent être libres de s’installer et de circuler », a affirmé un intervenant au nom de Lutte ouvrière. Ce ne serait que justice.

Chamonix : hospitalité montagnarde

À Chamonix, le FN est tombé sur un os. Venus protester samedi 22 octobre contre la décision de la mairie, pourtant de droite, qui met deux appartements à disposition d’éventuels migrants, une quinzaine de militants frontistes se sont trouvés face à 300 Chamoniards favorables à leur accueil. Ils ont dû rapidement déguerpir.

Au-delà de l’agitation démagogique du FN, la Haute-Savoie a bien de quoi loger 150 personnes arrivant de Calais, et davantage si besoin. Ce ne sont pas les lits froids (comme on appelle ces résidences secondaires ou tertiaires inoccupées dix mois sur douze) qui manquent dans les stations de sports d’hiver.

Partager