Que faire des 1 300 mineurs isolés, sur un total estimé à 7 000 migrants, recensés par l’association France terre d’asile dans la Jungle de Calais ? Les plus jeunes ont à peine 10 ans. Ils sont livrés à eux-mêmes et souhaiteraient dans leur très grande majorité passer en Grande-Bretagne, où 500 d’entre eux affirment avoir de la famille.

La seule action du gouvernement Hollande consiste à exiger que la Grande-Bretagne accueille massivement ces mineurs, ce qui va être le cas pour... vingt d’entre eux dans les prochains jours. Ce bras de fer cynique entre les deux gouvernements a pour seul but de flatter leur électorat réactionnaire respectif. À quelques mois de l’élection présidentielle, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, aimerait bien poser en photo devant le bidonville de Calais rasé, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en 2002 devant les ruines du camp de Sangatte.

Si le gouvernement se résout finalement à accueillir les enfants de la Jungle dans des structures spécifiques, et à leur accorder une protection, cela ne pourra être que le résultat de la lutte des migrants eux-mêmes et des associations qui les accompagnent. On ne peut être que solidaire de cette lutte, comme des 20 000 manifestants qui ont défilé à Londres le 17 septembre aux cris de : « Réfugiés, laissez-les rester ! Déportez Theresa May ! » (la Première ministre britannique).