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Dans les entreprises
Goodyear : aucune condamnation !
Mercredi 19 octobre s’est ouvert à Amiens le procès en appel des huit syndicalistes de l’usine Goodyear de la ville. Ils ont été condamnés le 12 janvier 2016 par le tribunal correctionnel à 24 mois de prison, dont neuf mois ferme, pour une prétendue séquestration au cours du conflit entraîné par la décision du géant du pneumatique de fermer l’usine, en licenciant les 1 143 salariés restants.
Une manifestation s’est tenue dès mercredi matin devant le palais de justice à l’ouverture du procès, appelée par de très nombreux syndicats, unions départementales, fédérations CGT, ainsi que bien d’autres syndicats et organisations politiques. Notre camarade Nathalie Arthaud a manifesté par sa présence la solidarité de Lutte ouvrière vis-à-vis des salariés injustement condamnés.
Parmi les travailleurs, chacun a conscience que la violence n’est pas dans le fait de retenir quelques petites heures en réunion deux hauts cadres annonçant aux salariés que leur grand patron avait décidé de les jeter à la rue, mais bien dans cette annonce. Goodyear a mené depuis des années une offensive incessante et provocatrice contre les salariés d’Amiens. Ce que sa direction n’a pas toléré, c’est que les ouvriers de cette usine, qui regroupait près de 1 400 travailleurs il y a encore quelques années, n’aient pas accepté les sacrifices qu’on leur a demandés. Hollande, Valls et Taubira, alors ministre de la Justice, ont été les acteurs au moins indirects de cette condamnation. Il suffit de rappeler que les deux cadres ont retiré leur plainte et que c’est le procureur, « en toute indépendance », comme l’avait hypocritement déclaré le gouvernement, qui avait tenu à maintenir les poursuites et à demander deux ans de prison, dont douze mois ferme.
Ce procès a bien un enjeu qui intéresse l’ensemble du monde du travail. Il faut obtenir l’annulation générale de toutes les condamnations prononcées en première instance.