17 octobre 1961 à Paris : le massacre des Algériens19/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2516.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

17 octobre 1961 à Paris : le massacre des Algériens

Ce lundi 17 octobre, un rassemblement a regroupé près de 400 personnes au pont Saint-Michel à Paris, pour commémorer le 55e anniversaire de la journée du 17 octobre 1961, où plusieurs centaines de manifestants algériens furent assassinés en plein Paris.

Ce jour-là, une manifestation pacifique regroupant des milliers d’Algériens se tenait, pour protester contre le couvre-feu imposé depuis octobre 1958 entre 20 h 30 et 5 h 30, la fermeture à 19 h 30 des débits de boisson tenus par des Algériens et l’interdiction faite aux Algériens de circuler en groupe. Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, était chargé d’appliquer ces mesures. Malgré son rôle dans la déportation des Juifs sous le régime de Vichy, il était devenu chef de la police parisienne sous un gouvernement dirigé par Michel Debré et sous la présidence de de Gaulle revenu au pouvoir en 1958.

Maurice Papon eut carte blanche pour maintenir l’ordre dans Paris. En pleine guerre d’Algérie, il n’était pas question pour le gouvernement de tolérer que des Algériens manifestent pour réclamer l’indépendance de leur pays. Il ordonna à la police de réprimer violemment la manifestation. Des milliers de manifestants furent arrêtés, emprisonnés – près de 12 000 au stade Pierre de Coubertin ou au Palais des Sports – torturés, notamment par la « force de police auxiliaire », ou expulsés vers l’Algérie. Des centaines de manifestants perdirent la vie, matraqués ou jetés dans la Seine.

Lutte ouvrière était présente à ce rassemblement, avec notamment Arlette Laguiller, pour demander avec les organisateurs que ce crime d’État soit dénoncé comme tel, que les responsabilités de la police et du gouvernement soient clairement établies et que les historiens et même les citoyens aient accès à toutes les archives. En 2012 Hollande avait bien rendu « hommage aux victimes » d’une « sanglante répression ». Mais il n’avait rien dit sur les responsabilités de l’État français.

Partager