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- Lutte ouvrière n°2514
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Dans les entreprises
Sage – Saint-Ouen : non aux licenciements
Sage est un éditeur britannique de logiciels spécialisé dans les solutions de comptabilité et de gestion destinées aux petites et moyennes entreprises. L’entreprise compte 1 850 salariés en France, répartis sur quatorze sites, dont 850 au siège de Paris Porte-de-Saint-Ouen. La direction a décidé d’apporter sa contribution à la vague actuelle des plans sociaux.
L’entreprise vient pourtant de réaliser un nouveau bénéfice record de 106 millions d’euros en 2015. Mais cela n’était sans doute pas assez pour les actionnaires puisque, avant même le retour des congés, la direction a annoncé aux membres du comité d’entreprise son intention de fermer sept des quatorze sites et de supprimer 68 postes à Paris, soit un total de 149 licenciements potentiels pour motif économique.
Les salariés du siège, eux, ne l’ont pas entendu ainsi : un débrayage de près d’une centaine de personnes a eu lieu jeudi 29 septembre. C’était une première dans l’établissement et, depuis, la mobilisation contre le plan de suppressions d’emplois s’organise.
Cela fait deux ans déjà que les réorganisations se succèdent, dégradant chaque fois un peu plus les conditions de travail. Début avril, la direction anticipait déjà le transfert des activités financières en Grande-Bretagne. Quelques salariés de ce service avaient alors ressenti la nécessité de répondre collectivement à cette attaque et, avec le soutien de militants locaux de la CFDT, ils avaient formé un collectif « Sage c’est nous », afin d’organiser la riposte face aux menaces de licenciements.
Un texte demandant le maintien de tous les emplois en France avait été rédigé, approuvé et distribué le 30 mai par quelque 70 salariés, soit la quasi-totalité du service visé (DAF). Cette initiative du collectif Sage c’est nous fut alors très remarquée, du fait du dynamisme et de la participation massive des salariés qui affichaient ainsi leur détermination.
Depuis l’annonce du plan social, le collectif a rassemblé chaque fois plus d’une centaine de salariés lors de deux rassemblements durant lesquels chacun a exprimé avec chaleur et détermination son refus des licenciements. Et, depuis, ce collectif rassemble chaque mardi plusieurs dizaines de salariés lors de réunions d’information et de mobilisation contre le plan en cours.
Le prochain objectif des salariés en colère est la réception du directeur-général monde, dont la venue sur le site de Saint-Ouen est annoncée.