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- Lutte ouvrière n°2513
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Leur société
Ventes d’armes : marchands de mort
Un concert de louanges a suivi la conclusion de la vente de 36 avions Rafale à l’armée de l’air indienne. Du président de la République aux responsables des régions où se trouvent les usines Dassault, du Premier ministre aux dirigeants des entreprises concernées, des diplomates aux commentateurs des médias, chacun s’est félicité.
Cette vente serait bonne pour l’emploi, pour l’amitié franco-indienne, pour la défense de la démocratie et de la paix dans le monde, voire pour la campagne électorale de François Hollande, meilleur vendeur d’armes à l’exportation depuis des générations. On ne sait pas ce qui est le plus sordide dans cet étalage, de la génuflexion devant les intérêts de la famille Dassault et de quelques autres capitalistes, ou du sourire béat avec lequel ces gens vendent des machines à tuer.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ces avions ne sont pas destinés aux parades ou à l’amusement des imbéciles galonnés, mais aux bombardements ! En ce moment même, alors que le gouvernement français joue les outragés devant les bombardements d’Alep, les avions français sont en mission au Moyen-Orient. Le matériel français vendu à l’Arabie saoudite est utilisé contre la population du Yémen, où les massacres ne sont pas moindres qu’en Syrie.
Les armées rivales de l’Inde et du Pakistan sont engagées depuis leur naissance dans une série de guerres et d’escarmouches permanentes, dans une perpétuelle course aux armements. Les marchands de canons français, et l’avionneur Dassault en particulier, ont le privilège de fournir les deux camps. Dassault, qui affirme faire des affaires à cause de l’instabilité de ce monde, a un intérêt direct, sonnant et trébuchant, dans cette rivalité, voire dans son explosion.
Bien loin d’apporter la paix, les marchands d’armes préparent la guerre. Secteur le plus rentable de la société capitaliste tout entière, ils sont parfaitement à son image.