Mardi 27 septembre, une vingtaine de personnes de l’Association des sinistrés du 21 septembre 2001 sont venues exprimer leur colère à Paris.

Quinze ans après la catastrophe d’AZF, les traumatismes sont toujours profonds. Ainsi, la plupart des membres de l’association qui étaient présents portent des prothèses auditives, qu’ils n’ont pu obtenir qu’après un long combat de trois ans.

En quinze ans, deux procès ont eu lieu. Total a été condamné lors du second procès à des peines symboliques, certes, mais des peines quand même : 225 000 euros pour l’usine de Grande Paroisse et trois ans de prison pour le directeur, dont un ferme. Mais Total a obtenu une nouvelle cassation de cette condamnation et un nouveau procès devrait donc s’ouvrir le 24 janvier, non plus à Toulouse mais à Paris. Il faut dire que durant les deux premiers procès, 400 à 600 personnes parmi les victimes de l’incurie de Total étaient présentes tous les jours.

C’est pour demander une nouvelle fois que le procès ait lieu à Toulouse que la délégation de l’association est venue à Paris, pour assister à l’audience de la cour d’appel de Paris chargée d’organiser le futur procès.

« Qu’est-ce qui vaut mieux ? Payer le déplacement de trois juges parisiens ou de 2 300 parties civiles toulousaines ? », ont demandé les membres de l’association au représentant du ministère de la Justice qui les a reçus dans l’après-midi, s’indignant d’une organisation du procès qui vise à éviter la présence des victimes, presque d’un procès à huis clos.

Pour couronner cette journée de déplacement à Paris, après une nuit passée dans le train, les membres de l’association se sont retrouvés en fin d’après-midi devant le siège de Total à La Défense. Une journée bien remplie, qui montre la vitalité de ces « sinistrés du 21 septembre » décidés à se battre pied à pied contre Total et tout ce qu’il représente.