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- Lutte ouvrière n°2513
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Leur société
AZF Toulouse : 15 ans après l’explosion
Il y a des anniversaires dont on se passerait bien. Celui du 21 septembre 2001 en fait partie, qui remet en mémoire l’explosion d’AZF et ses victimes, dans l’usine et aux alentours : 31 morts, 2 500 hospitalisés et des quartiers populaires de Toulouse dévastés.
Les procès AZF ont fait toute la lumière sur l’erreur de manipulation qui a conduit au mélange de produits incompatibles, erreur dont le groupe Total est entièrement coupable. C’est clair et net. Et tout cela n’a pu se faire que parce que l’État n’a pas voulu contraindre Total à respecter les règles de sécurité.
Mais comme tous les ans, pouvoirs publics et représentants de Total se sont retrouvés devant le mémorial à l’emplacement de l’usine disparue. Comme tous les ans également, les sinistrés et salariés qui soutiennent l’Association des sinistrés du 21 septembre 2001 se sont regroupés à un kilomètre de là, au rond-point baptisé du 21-septembre, car comme ils le disaient « victimes et coupables ne peuvent se retrouver ensemble pour commémorer la mémoire des victimes ».
Après la cassation du jugement en appel qui, quinze ans après l’explosion, avait condamné la filiale de Total, la justice n’a toujours pas été rendue et il ne faut pas s’en étonner. Comme l’affirmait une des banderoles de l’association, « ce sont les profits de Total qui font la loi dans cette société ». Une société où un capitaliste peut impunément dévaster une ville, et compter sur la complicité ouverte de l’État.
Ils étaient plus d’une centaine, rassemblés au rond-point du 21-septembre, pour affirmer que Total, coupable d’avoir enfreint les règles de sécurité pour préserver ses profits, est donc coupable d’avoir plongé des quartiers, des familles dans la désolation. Et ils ont redit comme les années précédentes « qu’il ne faut pas que les profits fassent la loi, Total doit payer ! ». C’est la seule manière de vraiment respecter la mémoire de toutes les victimes.