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Dans le monde
Syrie : cinq jours de trêve, cinq ans de guerre
La trêve décidée pour la Syrie le 12 septembre, à la suite de l’accord de cessez-le-feu conclu entre les États-Unis et la Russie, n’aura duré que quelques jours. Samedi 17 septembre, puis lundi 19, des attaques aériennes ont été menées, l’une probablement par l’aviation américaine, l’autre par celle d’Assad ou de Poutine.
Sur le terrain, les combats avaient déjà repris pendant le week-end dans la banlieue de Damas. À l’autre bout du pays, au cœur d’une zone encore contrôlée par Daech, des bombardements américains censés viser les djihadistes ont atteint des troupes d’Assad à Deir-el-Zor, ville aux mains de l’armée syrienne, causant la mort de quatre-vingt soldats.
Deux jours plus tard, près d’Alep, c’est un convoi humanitaire qui était atteint, causant la mort de vingt personnes. Les camions transportaient aide sanitaire, médicaments et nourriture devant ravitailler 50 000 personnes. Cette fois, à en croire des responsables américains, la faute en incomberait à la Russie ou à Assad, deux bombardiers russes ayant été repérés sur les lieux. En réaction, dès le lendemain, l’ONU a suspendu l’acheminement de ses convois humanitaires dans le pays.
Au même moment, les dirigeants des grandes puissances se succédaient à la tribune de l’assemblée générale annuelle de l’ONU, discourant hypocritement sur la situation de la Syrie. Obama a appelé à poursuivre le « difficile travail » de dialogue. Hollande, quant à lui, a déclaré que, sous peine de sentir la honte peser sur l’assemblée, elle se devait de « mettre fin maintenant à la tragédie syrienne ».
Près de 400 000 morts en Syrie en cinq ans, des millions de réfugiés, des villes, des villages et des infrastructures en partie détruits, voilà un passif que les dirigeants des grandes puissances, entièrement préoccupées de leurs intérêts dans la région, ont à leur bilan.