Bayer achète Monsanto : mariage d’empoisonneurs21/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2512.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bayer achète Monsanto : mariage d’empoisonneurs

Le groupe chimique allemand Bayer a déboursé 66 milliards de dollars pour racheter son homologue américain, Monsanto. L’ensemble ainsi constitué contrôlera les intrants agricoles, depuis les désherbants pour nettoyer le terrain jusqu’aux pesticides pour éradiquer les insectes et maladies en passant par les semences capables de résister à tous ces traitements.

Cette fusion géante renforcera la mainmise d’un tout petit groupe de capitalistes sur l’alimentation de sept milliards d’êtres humains. Les conséquences sont faciles à prévoir puisqu’elles sont déjà le fait de Bayer et Monsanto : maladies pour les producteurs et agriculteurs, disparition de certaines espèces d’insectes et de nombreuses variétés de plantes, appauvrissement des sols, pollutions diverses et diversement graves. Le problème n’est pas dans l’utilisation de la chimie, et plus généralement de la science et de l’industrie, pour améliorer les rendements agricoles. Cette intervention est aussi vieille que l’agriculture elle-même et sans elle l’humanité n’aurait jamais pu se développer. Le problème est que cette intervention est laissée aux mains des capitalistes guidés par le seul profit immédiat. Leur emprise est de plus en plus grande. Pourtant non seulement toute la population mondiale ne mange pas à sa faim, mais il devient évident qu’une partie de ceux qui sont rassasiés sont aussi quelque peu empoisonnés.

Devant cette crise alimentaire et sanitaire, qui est un des aspects de la crise plus générale de l’économie capitaliste, les puissants de ce monde ne restent pas les bras ballants. Ils consacrent donc 66 milliards de dollars, prêtés par les grandes banques, avec l’accord des États et des autorités financières, à un rachat entre empoisonneurs. Rien de nouveau n’aura été créé avec cette somme colossale, peut-être même les capitalistes en profiteront-ils pour détruire des emplois. Mais la finance aura fait sa pelote, les bénéfices de l’agrochimie seront concentrés dans un plus petit nombre de poches, le poids des parasites se fera un peu plus pesant, une partie un peu plus grande du travail humain partira en fumée.

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