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Commission européenne : concours de morale
En juillet dernier, José Manuel Barroso avait défrayé la chronique en acceptant un poste de dirigeant chez Goldman Sachs, pour aider la banque à gérer le Brexit. Ce recrutement avait fait scandale. Comment un ancien président de la Commission européenne, de 2004 à 2014, pouvait-il accepter un haut poste de dirigeant dans une banque connue pour avoir contribué à la crise financière de 2008 ? Des fonctionnaires européens avaient parlé de « coup de poignard dans le dos », et une pétition contre ce pantouflage a déjà recueilli 14 000 signatures. Même Hollande, généralement peu regardant sur ce genre de choses, avait parlé de nomination « moralement inacceptable ».
Seul Jean Claude Juncker, son successeur à la tête de la Commission européenne, n’a rien trouvé à dire d’autre qu’un vague « je ne l’aurais pas fait moi-même », en précisant que Barroso n’avait enfreint aucune règle écrite.
Il est vrai que Jean-Claude Juncker lui-même, ancien premier ministre du Luxembourg, avait été le principal instigateur d’accords secrets avec les multinationales pour minimiser leur imposition, faisant du Luxembourg un paradis fiscal. Comme défenseur de la déontologie, on peut trouver mieux.
Mais Juncker pourra bientôt dire qu’il a changé. Sous la pression des autres dirigeants de la Commission européenne soucieux de « la confiance que portent les citoyens en leurs institutions », il serait prêt à durcir les règles … pour les générations futures.