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Leur société
Autoroutes : la pompe à fric
Depuis le 5 septembre, les sociétés concessionnaires discutent avec l’État des travaux qu’elles vont effectuer sur les autoroutes. Mais, pour les financer, pas question de prendre sur les profits de Vinci, Eiffage et Albertis, les groupes qui se partagent le gâteau avec un taux de rentabilité de 25 %. Ainsi, sur les 2,1 milliards de profits déclarés par Vinci, 1,1 provient des péages autoroutiers.
Pour payer les travaux, l’État envisageait donc soit de prolonger la durée des concessions, soit d’augmenter les péages. C’est cette dernière solution, plus directement rentable pour les concessionnaires, qui a été retenue. Pour le moment, on ne parle d’augmenter les péages que sur les tronçons touchés par les travaux. Mais chacun sait que, travaux ou pas, les tarifs autoroutiers augmentent tous les ans de 2 % environ. La dernière hausse date du 1er février 2016, et dès avril le patron de Vinci autoroutes invoquait l’inflation, les impôts et les investissements pour réclamer de nouvelles augmentations.
Entre 2002 et 2006, l’État a commencé à privatiser les autoroutes et en 2006, il a vendu trois sociétés, ASF, Sanef et SAPRR, à des trusts du BTP comme Eiffage et Vinci. Depuis, l’État en a tiré 15 milliards de redevances, et Vinci et ses collègues en ont sans doute tiré quatre fois plus. Pas étonnant qu’ils s’entendent comme larrons en foire pour plumer toujours plus les usagers.