Depuis sa démission du gouvernement mardi 30 août jusqu’à l’annonce des déboires judiciaires de Sarkozy lundi 5 septembre, Macron a réussi à occuper la totalité de l’espace médiatique. L’ancien ministre de l’Économie et peut-être futur candidat à l’élection présidentielle a tout écrasé. Les médias ont servi du Macron à tous les repas et à toutes les sauces… sauf une : on ne sait toujours rien du programme politique de l’intéressé.

Mais cela a-t-il tellement d’importance ? Comme conseiller de Hollande puis comme ministre, Macron a fait comme les autres : inventer des mesures pour pressurer les travailleurs au bénéfice des capitalistes, faire passer l’intérêt exclusif de ces derniers pour l’intérêt général. On ne doute pas que, de retour aux affaires, il ferait la même chose. Comme ministre il avait particulièrement promu le système des autoentrepreneurs, incité les jeunes à créer leur entreprise, affirmé qu’il fallait des jeunes voulant devenir millionnaires. Et on a vu, pour tout résultat, des taxis ou des livreurs de pizzas, privés de tout droit, utilisant leur propre véhicule, corvéables, licenciables, flexibles. L’entreprise, l’ambition personnelle, la réussite individuelle, la sacro-sainte cassette, le profit multiplié, voilà le créneau de Macron, son credo même. Mais il le partage avec tous ceux qui œuvrent à accroître l’exploitation des travailleurs, du PS au FN en passant par la droite.

Alors, Macron se borne à vendre sa petite tête de jeune loup aux puissants à qui il demande fonds et appuis en leur promettant que son sourire suffira pour faire avaler des couleuvres à la population. C’est bien peu, même pour un cirque politicien qui n’a à aligner que les Hollande, Juppé, Sarkozy, Le Pen, ­Mélenchon, etc. En politique comme dans le showbiz, le boys band de l’été passe rarement l’hiver.