Le G20 a donc renouvelé sa condamnation de l’optimisation fiscale des multinationales, pratique qui permet aux groupes les plus riches du monde de ne quasiment pas payer d’impôts. Aucune mesure pratique n’est envisagée. Les États-Unis et la Chine ont finalement paraphé un traité sur le climat qui n’oblige à rien. En revanche le G 20 s’est élevé contre toute mesure contraignante à l’égard des grandes banques internationales.

Le sommet a condamné les « attaques populistes contre le libre-échange » et plaidé pour un marché mondial débarrassé des frontières. Mais ces attaques sont le fait des États eux-mêmes, y compris ceux du G 20, qui protègent leurs capitalistes nationaux par des mesures douanières.

Ces bons apôtres du capitalisme ont demandé que les bienfaits de la mondialisation soient mieux expliqués aux populations. Mais à quelles populations veulent-ils les expliquer ? Les prolétaires des pays riches sont étranglés par les politiques d’austérité et de chômage massif. Ceux des pays pauvres travaillent comme des esclaves, sans aucun droit. Des dizaines de millions de familles sont jetées sur les routes de l’exil par la misère ou la guerre, d’autres meurent sous les bombes. Le monde du G 20 est un château de sable menacé par la marée montante de la misère et, il faut le souhaiter, de la révolte.

En marge de leurs grandes messes vides de sens, certains dirigeants se sont réunis pour parler de problèmes concrets. Il y a eu des discussions entre Obama et Poutine sur la question de la guerre en Syrie, entre les dirigeants turcs et américains sur le même sujet. Obama a annoncé aux représentants chinois que les États-Unis ne les laisseraient pas agrandir leur domaine maritime. La flotte américaine a renforcé sa présence, déjà massive, en Extrême-Orient. Hollande et Poutine ont parlé, sans résultat, de la situation de quasi-guerre civile en Ukraine. Et gageons que quelques traités militaires, quelques mouvements de troupes et quelques ventes d’engins de mort ont été évoqués à cette occasion.

Le vrai visage de cette société n’est pas dans la politesse et les sourires des diplomates bien éduqués, polyglottes et élégants. Il est dans cette lutte de tous contre tous qui se règle, en définitive, les armes à la main et avec la vie des travailleurs.