Les juges d’instruction décideront-ils que l’ancien président sera aussi jugé en correctionnelle ? On ne le saura pas avant quelques semaines. Même si c’était le cas, le procès ne se tiendrait pas avant l’élection du printemps 2017…

Agence de communication montée par des proches de Jean-François Copé, ce qui lui a donné accès à des contrats avec le parti de droite UMP, ­Bygmalion a si bien organisé les meetings grandioses de Sarkozy, qui ne regardait pas à la dépense, que les comptes de sa campagne de 2012 ont été invalidés pour un dépassement de 466 000 euros. Or, deux ans plus tard, ce sont des journalistes qui ont révélé que le dépassement était au moins de 18,5 millions ! Depuis, la justice se hâte lentement d’examiner ces révélations.

L’affaire a fait perdre à Copé son poste de président de l’UMP, bien que finalement il ne soit pas mis en examen. Elle a même obligé l’an dernier les ténors de la droite à se débarrasser de l’étiquette UMP, salie par ce scandale, au profit de Les Républicains.

De son côté Sarkozy nie toute responsabilité. Au moment où il essaie de devenir le candidat de droite à la prochaine élection présidentielle, ses soutiens crient au complot et à la manipulation. Sarkozy, pourtant connu comme « l’hyperprésident » s’occupant de tout depuis l’Élysée, n’aurait donc été au courant de rien sur le financement de sa propre campagne ? C’est difficile à croire...

Ces politiciens et les affairistes sur lesquels ils s’appuient considèrent que les lois ne s’appliquent pas à eux. Il est vrai qu’en prison on rencontre plus de voleurs de mobylette que d’hommes politiques de premier plan ayant jonglé illégalement avec les millions.