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Dans le monde
sauvés le temps des Jeux
Pour la première fois, une équipe participera aux JO sans drapeau ni hymne national : les dix sportifs de cette petite équipe sont des réfugiés. Le Comité international olympique (CIO) entendait ainsi promouvoir les « valeurs olympiques » et redorer son image ternie par les affaires de dopage.
Une des nageuses de l’équipe a fui la Syrie. Lorsque l’embarcation de fortune à bord de laquelle on lui a fait traverser la Méditerranée a commencé à prendre l’eau, elle s’est jetée à la mer pour la pousser. Un des coureurs a fui à 13 ans le Soudan du Sud et le destin d’enfant-soldat qui lui était promis. Les deux judokas sont originaires du Congo où ils ont été séparés de leurs parents par les horreurs de la guerre. Au cours du championnat du monde à Rio en 2013, leur entraîneur leur a volé passeport et argent. Ils sont donc réfugiés au Brésil.
Pour autant, ces sportifs ne sont pas assurés d’être hors de danger. Comme le raconte le livre Ne me dis pas que tu as peur de Giuseppe Catozzella, la jeune Somalienne Saamiya Yusuf Omar, qui avait couru lors des Jeux de Pékin en 2008, avait ensuite retrouvé l’enfer de son pays en guerre sous la coupe des islamistes. Elle avait dû s’entraîner en burqa, la nuit, et finalement prendre le chemin de l’exil. Elle a alors connu les horreurs d’un périple clandestin qui l’a amenée au bord de la Méditerranée où elle s’est noyée en tentant d’atteindre les côtes européennes.
Les « valeurs de l’olympisme », même pour les dix membres de cette équipe, ça durera quinze jours, et pas plus.