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- Lutte ouvrière n°2506
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Leur société
condamnés à l’errance à Paris
Depuis le début de l’été, la chasse aux migrants devient systématique dans les quartiers du nord de Paris où ils survivent tant bien que mal en attendant de pouvoir faire une demande d’asile ou de gagner la Grande-Bretagne ou des pays nordiques. La plupart sont des Soudanais, Érythréens, Afghans, Syriens, etc., chassés de chez eux par la guerre et la misère.
Il y a encore plusieurs mois, quand un campement était démantelé, la préfecture de police leur faisait une offre de relogement. Même si celui-ci n’était que provisoire ou situé loin de tout en province, cela leur permettait au moins de récupérer quelque temps de toutes les épreuves endurées. Maintenant, à peine ont-ils installé un campement qu’ils en sont chassés sans ménagement par les forces de police, avec souvent l’emploi de gaz lacrymogène, et sans aucune proposition d’hébergement.
Un membre du collectif La Chapelle debout !, qui leur vient en aide, a constaté que, « en quatre jours, 350 personnes ont été interpellées, 25 hospitalisées, cinq en prison ». Et dès qu’ils sont chassés, des grillages sont mis pour les empêcher de revenir, entre autres sous le métro aérien du quartier de Stalingrad.
Pour protester contre les mauvais traitements subis par ces migrants, un rassemblement avait été prévu samedi 6 août place de la République. Mais quand eux et leurs soutiens ont voulu s’y rendre depuis leur campement, ils ont tout de suite été bloqués par les CRS, sous prétexte que seul un rassemblement était autorisé, et non pas une manifestation !
La mairie de Paris a promis pour septembre l’ouverture d’un « lieu humanitaire de premier accueil », dans le nord de Paris. En espérant que cela sera réalisé dans les temps, d’ici là, les migrants sont condamnés à se déplacer d’un bout de trottoir à un autre, dans des conditions sanitaires immondes, avant d’en être délogés par la force.