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EHPAD de Langon : organisation de la misère
L’EHPAD du Val-de-Brion de Langon est un établissement de gériatrie qui dépend du Centre hospitalier du Sud-Gironde. Il existe depuis 1995 et peut recevoir jusqu’à 90 résidents pour des hébergements coûtant jusqu’à 2 000 euros environ par mois. Il est financé par le Conseil départemental, l’État, la Sécurité sociale et les loyers des usagers.
Depuis quelques mois, les annonces de déficit budgétaire dans les établissements de santé du Sud-Gironde sont le prétexte d’« économies » draconiennes et de suppressions de postes. La situation a atteint un degré supplémentaire dans le scandaleux quand le directeur de l’EHPAD, en intérim depuis le début de l’année et qui chapeaute pas moins de cinq établissements dans le Sud- Gironde, a fait parvenir aux familles des usagers un courrier lapidaire où il explique que, pour des raisons de budget, des mesures « correctives » ont été mises en place. Le « plan d’action » élaboré est clair : les soins se feront « aux dépens de l’entretien des locaux ». Les jours où le personnel sera moins nombreux, « les résidents les plus dépendants ne seront pas levés systématiquement et certains levés au fauteuil seront laissés en tenue de nuit ». Et sans aucun état d’âme, il confirme que « les toilettes seront aussi écourtées », mais que « la dignité de chacun sera préservée » et que « les soins continueront afin de préserver la santé de votre parent ».
Parmi les directives les plus révoltantes, une aide-soignante raconte qu’on leur a même donné une formation pour « faire durer » les couches des personnes incontinentes, puisque celles-ci peuvent recevoir jusqu’à cinq litres de matière...
Les coupes budgétaires répétitives entraînent forcément ces « plans » honteux et il se trouve des directeurs zélés pour les appliquer sans état d’âme.
Face à cette situation inacceptable, les militants syndicaux, notamment de l’Union locale CGT, les associations de défense des services publics, les usagers se mobilisent, dénoncent et se font entendre, malgré les vacances. Certains médias et la presse ont répondu présents, des élus, le maire PS et l’ARS ont été interpellés. Mais ce n’est qu’un début et la direction du Centre hospitalier de Langon n’a sans doute pas fini d’entendre la colère qui s’organise.