Renault – Douai : statistiques patronales27/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2504.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Douai : statistiques patronales

À Renault Douai, 3 200 embauchés et 2 000 intérimaires produisent les nouveaux modèles haut de gamme, six modèles différents sur une seule chaîne. Renault use et abuse du recours aux intérimaires. Ce sont eux essentiellement qui sont sur chaîne, Renault misant sur leur jeunesse pour supporter la cadence folle de la production : 60 véhicules à l’heure en ce moment.

Mais, pour Renault, ce n’est pas encore assez. Au dernier comité d’entreprise, le directeur a expliqué aux syndicats un nouveau mode de calcul destiné à comparer les sites de production Renault. Cela consiste à diviser le nombre de véhicules produits annuellement dans une usine par le nombre de salariés de cette usine.

Évidemment, les chiffres fournis par le directeur montrent que Douai est à la traîne. À Douai, dit-il, nous produisons 43 voitures par travailleur et par an. Le « nous » est de trop, car lui-même n’a pas produit une seule voiture depuis des années. Or, selon lui, l’usine Renault-Nissan de Busan en Corée du Sud en produirait 110. Il en conclut que, pour sauvegarder les emplois, il faudrait au moins doubler la production, et mieux encore la tripler !

La direction, qui est en pleine négociation d’un nouveau plan de compétitivité avec les syndicats, joue à fond le coup du chantage à la concurrence entre les travailleurs. Mais ils ont déjà bien du mal à tenir la cadence, finissant leur poste épuisés. Alors, doubler la cadence est une absurdité, tout le monde le sait et le dit dans les ateliers.

Que donneront les négociations avec Renault ? On peut s’attendre à tout, car plusieurs dirigeants syndicaux ont déjà montré par le passé qu’ils étaient prêts à suivre les exigences du patron plutôt que celles des travailleurs.

Mais, même si certains syndicats signent un accord, les travailleurs, eux, n’auront rien signé. Et comme Renault ne cesse de multiplier les records de ventes et de profits, ce sont les gros actionnaires qui devraient prendre sur leurs profits pour améliorer les salaires, l’emploi et les conditions de travail. Pas question d’accepter des nouveaux sacrifices !

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