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Leur société
Procès Dassault : pour une poignée de millions d’euros
Lundi 4 juillet s’est ouvert le dernier en date des procès de Serge Dassault, sans qu’il ait daigné honorer le tribunal de sa présence.
L’homme est très occupé. Grand bourgeois, il est détenteur de la cinquième fortune française. Il partage ses 17 milliards d’euros accumulés entre de multiples sociétés, de ventes d’armes, de chevaux ou encore d’objets d’art, de nombreuses propriétés, dont des vignobles en France et au Chili.
Entre autres passe-temps, en plus d’être sénateur Les Républicains, Dassault s’est acheté en 2014 pour 1,5 milliard d’euros un groupe de presse dont faisait partie Le Figaro, pour faire passer, comme il l’expliquait aux journalistes inquiets de la future ligne éditoriale, des « idées saines ».
Cette fois, Dassault n’est pas convoqué dans le box des accusés pour ses liens supposés avec des voyous notoires de la ville de Corbeil, dans l’Essonne, dont il est l’ancien maire, ni pour avoir acheté des voix pour s’y faire élire à plusieurs reprises. C’est plutôt le versant financier de l’affaire qui intéresse les juges, soupçonnant l’avionneur d’avoir au passage dissimulé au fisc plusieurs dizaines de millions d’euros sur des comptes secrets aux îles Vierges, au Liechtenstein ou encore au Luxembourg.
Les avocats de Dassault ont cherché à faire au moins repousser le procès, arguant du fait qu’il aurait déjà en partie régularisé sa situation auprès des services fiscaux en payant 20 millions d’euros de pénalités. Une paille ! Quelle que soit la décision du tribunal, Dassault et ses partisans crieront sans doute à l’injustice. Exploiter le travail de dizaines de milliers de travailleurs, vendre des engins de mort en s’enrichissant aux frais de la collectivité, prendre quelques libertés avec le fisc, n’est-ce pas le comportement normal d’un grand bourgeois dans cette société ?