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Leur société
Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : un référendum qui ne règle rien
Les gouvernements successifs veulent transférer l’aéroport nantais, plus au nord, à Notre-Dame-des-Landes. Devant l’opposition provoquée par ce transfert difficilement justifiable, Hollande a organisé un référendum, espérant ainsi désarmer les opposants à ce projet. Malgré le succès du oui (55 % des exprimés), les réactions après ce résultat montrent que ce n’est pas gagné, loin de là.
Les opposants ont depuis le début contesté la manière dont ce référendum était organisé : le périmètre de la consultation limité à la Loire-Atlantique, le fait qu’on ne sache pas vraiment quel projet sera retenu en cas de construction, et quel sera l’avenir de l’aéroport actuel de Nantes-Bouguenais. Pour eux, le combat continue.
Ceux qui habitent à proximité de la ZAD (la zone d’aménagement différé, devenue zone à défendre) n’entendent toujours pas se laisser déloger. Sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, le non a rassemblé les trois quarts des électeurs, ce qui conforte les occupants de la ZAD et casse la campagne de presse qui présentait les zadistes comme coupés de la population.
Il est probable que la propagande quant à la création d’emplois provoquée par la construction d’un nouvel aéroport ait joué pour gagner des électeurs au vote oui. Ici comme ailleurs, le chômage pèse et toute perspective de travail est la bienvenue.
Mais, comme l’écrit la CGT de Vinci, qui s’est prononcée contre ce projet d’aéroport, c’est une escroquerie : « Sur tous les chantiers importants dont Vinci est le maître d’œuvre, la majorité des ouvriers sont employés par des entreprises de sous-traitance qui les surexploitent : contrats précaires, intérimaires, salariés détachés avec des salaires de misère, salariés sans papiers, etc. »
Et le syndicat de dénoncer un projet qui, « comme tout partenariat public-privé, (…) revient à alimenter des profits privés par de l’argent public. Sur ces projets, Vinci intervient à la fois comme constructeur et comme exploitant concessionnaire, sur la base de contrats abusifs dont les conditions ne varient guère : un financement opaque, des coûts immédiats sous-estimés, des gains futurs surestimés… et des profits permanents garantis. »
Cela reste le seul objectif de ce transfert : garantir des profits aux actionnaires de Vinci. Le gouvernement, appuyé par la droite, a gagné son référendum (qu’il présentait prudemment comme purement consultatif tant qu’il n’en connaissait pas le résultat). Mais il n’est pas au bout de ses peines.