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Leur société
Notre-Dame-des-Landes : Vinci gagnant à tout coup
Le 26 juin, à l’initiative du gouvernement, les électeurs de Loire-Atlantique auront à se prononcer par référendum à propos du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils pourront répondre par oui ou par non à la question : « Souhaitez-vous le transfert de l’aéroport Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? »
Ce référendum n’est qu’une réponse en trompe-l’œil à tous les opposants à ce projet. De nombreuses associations ont d’ailleurs tenté, par des recours en justice, de le faire annuler en pointant toutes ses ambiguïtés liées à ses modalités et à la question posée. Alors que le projet initial prévoyait deux pistes d’atterrissage, il a été récemment reconnu comme largement surdimensionné par des experts gouvernementaux. Or, il n’est fait aucune mention du nombre de pistes dans la question. De même, pourquoi ne faire voter que les habitants de Loire-Atlantique alors qu’il s’agit d’un aéroport régional ? Enfin, la notion de transfert est une tromperie car il est prévu que le site de l’aéroport actuel soit maintenu.
Mais plus fondamentalement, ce référendum est un leurre. Bien sûr, tous ceux qui veulent s’opposer à cet aéroport inutile pour la population et qui n’a d’intérêt que pour des actionnaires de Vinci, pourront le dire en votant non. D’autant plus que beaucoup veulent aussi en profiter pour dire plus généralement à Hollande comme au Medef qu’il y en a assez des cadeaux sans fin aux plus gros capitalistes. Mais même si le non l’emporte, rien n’obligera le gouvernement à renoncer.
Pourtant, cette affaire n’a cessé de soulever un mécontentement grandissant dans la région. Tout d’abord bien sûr parmi ceux qui sont menacés d’expulsion. Mais beaucoup sont aussi conscients que ce projet était avant tout une affaire de gros sous négociée par la région et l’État au bénéfice d’industriels du bâtiment, dont le premier servi est Vinci.
En effet, si l’actuel aéroport, situé à Bouguenais, devrait être sous peu saturé, au fil des débats, il est de plus en plus évident que la croissance du trafic aérien pouvait être absorbée à moindre coût par l’amélioration des infrastructures existantes. Au point qu’un des derniers arguments utilisés par les pro-aéroports est que l’abandon du projet coûterait plus cher que sa réalisation… à cause des pénalités dues à Vinci en cas de renoncement au projet !
Autrement dit, que cet aéroport voie le jour ou pas, tout est fait pour que Vinci en sorte gagnant. Soit en faisant des bénéfices considérables en tant que constructeur, puis en tant que gestionnaire des infrastructures à venir, soit en touchant des compensations pharaoniques.