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Les nôtres
Notre camarade Jean-Pierre Dalmas
Notre camarade Jean-Pierre Dalmas nous a quittés le lundi 6 juin à Paris, à l’âge de 69 ans, après avoir lutté courageusement contre le cancer qui l’affaiblissait depuis plusieurs mois. Nous lui avons rendu hommage le 9 juin au cimetière du Père-Lachaise. Outre les camarades de Lutte ouvrière, de nombreux salariés, collègues et militants syndicaux du Crédit lyonnais, où il avait travaillé, étaient présents.
Jean-Pierre, que nous appelions Latour, était membre de la direction de Lutte ouvrière. Sa silhouette était bien connue des participants à notre Fête car, pendant des années, il y présentait les artistes qui animaient la grande scène. Et il avait noué des relations d’estime avec nombre d’entre eux.
Né en 1946 en Corse, le corse était sa langue maternelle, ce qui explique sans doute qu’il possédait parfaitement l’italien qu’il avait appris à l’Université. Le goût de Jean-Pierre pour les langues était insatiable. Outre l’italien, l’espagnol et le portugais qu’il parlait, il s’était mis au grec et au turc à l’occasion de ses voyages.
Un dirigeant guadeloupéen de Combat ouvrier est venu saluer sa mémoire. Jean-Pierre avait en effet vécu plusieurs mois aux Antilles, où il avait participé aux activités de ce groupe, membre comme Lutte ouvrière de l’Union communiste internationaliste, et à cette occasion il avait appris le créole.
Jean-Pierre était monté à Paris faire ses études. Affecté au Crédit lyonnais à Clamart à la gestion des comptes entreprises, il choisit son camp lors de la grève de 1974 et fut tout de suite un participant actif de cette grève, faisant partie du comité de grève et allant dans les agences y rallier les salariés à la lutte des sièges centraux.
À partir de là, lui qui avait déjà en 1968 des idées contestataires, devint un militant trotskyste, communiste et révolutionnaire. À la fin de la grève, Jean-Pierre adhéra à Lutte ouvrière et fit partie du comité de soutien à la candidature d’Arlette Laguiller à l’élection présidentielle.
Depuis, il ne cessa de défendre ses idées autour de lui, tant dans l’entreprise, où il fut aussi délégué syndical, qu’auprès de jeunes lycéens ou étudiants à qui il transmit sa passion pour les idées révolutionnaires.
Jean-Pierre était apprécié pour sa droiture, son engagement indéfectible qu’il a gardé jusqu’au bout, sa force de conviction.
Mais évoquer Jean-Pierre, outre la politique qui fut l’engagement de sa vie, c’est entendre son rire, car l’humour était chez lui omniprésent. Il aimait raconter des histoires drôles, corses de préférence, mais pas seulement, multiplier les traits d’esprit avec malice dans les situations les plus diverses. Et, grand lecteur, en particulier de romans policiers, il avait toujours un livre à recommander. Il savait s’entourer et il aimait la vie.
À sa compagne, à sa famille, nous adressons un salut fraternel.
Jean-Pierre, tu vas nous manquer.