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Leur société
Clichy-sous-Bois : la situation désastreuse du logement
Mercredi 8 juin, dans la cité du Chêne pointu à Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, des morceaux de la façade d’un des bâtiments sont tombés, mettant à nu les briques du mur et créant un trou spectaculaire dans la façade en question.
Les pompiers ont conclu à une instabilité de l’ensemble de l’immeuble, dont tous les habitants ont dû être évacués en urgence.
L’accident survenait après une évacuation partielle qui avait déjà eu lieu quinze jours auparavant, lorsqu’une précédente fissure avait rendu nécessaire un premier arrêté de péril. Mais les 300 habitants des 96 logements concernés n’ont pu être relogés que de façon très précaire : la majeure partie d’entre eux se sont tout d’abord retrouvés dans le gymnase de la ville, avant d’être répartis dans des hébergements de secours, et ils ne savent toujours pas quand ils pourront rentrer chez eux. Dans la ville, de précieux gestes de solidarité sont organisés, mais aucune solution durable n’est pour l’instant prévue. Devant une situation qui se répète, incident après incident, l’indignation est largement partagée, à juste titre.
Dans ce groupe d’immeubles, que l’ancien maire de la ville qualifiait de bidonvilles verticaux, les charges atteignent parfois jusqu’à 1 500 euros par trimestre, alors que depuis des années l’entretien n’est pas assuré, notamment à cause de la pauvreté et du niveau d’endettement d’une grande partie des copropriétaires.
Les travaux de réhabilitation de cette cité ont pourtant été déclarés d’intérêt national en 2014, ce qui signifie que de l’argent public a été débloqué pour racheter à un prix dérisoire une partie des appartements. Ceux-ci ont été plus ou moins rénovés depuis, pendant que les anciens propriétaires-occupants sont ainsi devenus locataires de leur logement. D’autre part, les pouvoirs publics ont programmé la démolition d’ici cinq ans des immeubles les plus endommagés. Mais celui qui vient d’être évacué n’était pas promis à la destruction, ce qui signifie qu’il était considéré comme l’un des plus solides !
En fait, cette copropriété, comme bien d’autres, se dégrade depuis sa construction il y a plus de cinquante ans. Année après année, les incidents se succèdent, plus ou moins graves. Ainsi, le 13 mars 2014, un banal incendie survenu dans l’un des bâtiments avait nécessité l’intervention de véhicules de pompiers venus de toute la région parisienne, parce que la canalisation d’arrivée d’eau était hors service.
La situation des habitants du Chêne pointu n’est pas une exception. Les situations catastrophiques se multiplient pour tous les logements populaires, en cette période de crise. Pourtant, les moyens existeraient pour construire rapidement les millions de logements confortables qui seraient nécessaires pour changer le quotidien de tous les mal-logés. Mais, pour le gouvernement, ce n’est pas une priorité.