La Poste : non à la loi du silence01/06/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/06/Photo_La_Poste.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : non à la loi du silence

Deux militants syndicaux CGT et SUD, facteurs au centre de Paris Sentier, ex-Paris Louvre, passaient en conseil de discipline mardi 31 mai. La direction de La Poste demandait trois mois de mise à pied, sans salaire, à leur encontre. Le crime qui leur est reproché est simplement d’avoir pris la parole au sein de l’établissement pour appeler leurs camarades de travail à la grève du 9 mars contre la loi El Khomri.

Illustration - non à la loi du silence

Une centaine de postiers de différents bureaux, la plupart militants de la CGT et de SUD, étaient présents le matin et encore en début d’après-midi pour les soutenir, et exiger que la direction arrête de bafouer les droits syndicaux les plus élémentaires, à commencer par la liberté d’expression. Un militant syndical de SUD du bureau de poste de Paris 15 a été sanctionné d’un mois de mise à pied ferme et de deux mois avec sursis pour des motifs semblables.

Pendant ces conseils de discipline, les représentants de la direction ont rappelé aux militants accusés qu’ils étaient astreints, en tant que fonctionnaires, à un « devoir d’obéissance ». Il suffirait donc que la direction enjoigne à qui que ce soit de se taire pour que celui-ci soit obligé de s’exécuter !

Derrière ces attaques contre les libertés syndicales, tous les travailleurs sont visés et on voudrait leur imposer de se soumettre. Car partout La Poste est à l’offensive pour supprimer des emplois et aggraver les conditions de travail.

Le militant de SUD s’est vu infliger deux semaines de mise à pied avec sursis. Pour celui de la CGT, les représentants de la direction, qui siègent à égalité avec ceux des syndicats, ont proposé deux semaines ferme. La direction de La Poste a tenté d’obtenir l’accord de l’intéressé et l’aval des syndicats pour cette sanction, mais ceux-ci ont refusé et ont continué à demander qu’aucune sanction ne soit infligée. Ce sera donc à la direction centrale de décider, cette décision pouvant intervenir dans plusieurs semaines.

Mais pour le moment, tout en maintenant une sanction inacceptable, elle se montre prudente dans un contexte général de contestation. Et quoi qu’il en soit, ce ne sont pas les conseils de discipline qui feront taire ceux qui s’opposent à la politique de La Poste et du gouvernement.

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