Israël : Netanyahou, l’impasse d’une politique25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Netanyahou, l’impasse d’une politique

Le Premier ministre israélien multiplie les gestes guerriers à l’égard de la population palestinienne. Après la guerre qui a ravagé Gaza en 2014 et fait plus de 2 000 morts palestiniens, la colonisation des territoires occupés en Cisjordanie s’est accélérée, ainsi que les destructions d’habitations palestiniennes, faisant sans cesse monter la tension.

Le gouvernement Netanyahou s’appuie sur une coalition avec un parti religieux d’extrême droite, le Foyer juif, et les déclarations provocatrices des politiciens israéliens se sont multipliées. Le désespoir des Palestiniens s’est à nouveau manifesté, notamment par une série d’attaques au couteau, que la répression n’a pas pu décourager, malgré des dizaines de Palestiniens tués.

La hiérarchie militaire elle-même est partagée sur la manière d’en finir avec cette révolte. En mars, à la suite de l’assassinat par un soldat d’un Palestinien blessé gisant à terre, l’armée avait arrêté le soldat meurtrier. Un déferlement de réactions de soutien au soldat a suivi, et Netanyahou a choisi de désavouer l’armée, provoquant des tensions avec celle-ci. Le ministre de la Défense Moshe Yaalon, chef de l’armée au moment de la seconde Intifada dans les années 2000, qui avait mené la répression sans états d’âme, prône aujourd’hui un assouplissement des restrictions imposées à la population palestinienne. Il a donc fini par démissionner.

Pour le remplacer, et renforcer sa majorité au Parlement, Netanyahou s’est tourné vers le parti ultranationaliste Israel Beytenou (Israël notre maison), et son leader Lieberman. Politicien d’origine moldave, ancien directeur de cabinet de Netanyahou, puis ministre des Affaires étrangères, ce dernier n’est pas un nouveau venu. Des affaires de corruption l’avaient d’ailleurs obligé à quitter son poste en 2013. Mais, par ses déclarations outrancières, notamment contre les Arabes israéliens, qu’il avait menacé de décapiter à la hache s’ils ne soutenaient pas la politique d’Israël, et ses appels à l’épuration ethnique, il est le symbole de la politique antipalestienienne.

Lieberman, démagogue s’appuyant notamment sur le vote du million d’Israéliens émigrés de l’ex-URSS, surfe sans vergogne sur la vague raciste attisée par la politique de Netanyahou. Il fait monter les enchères pour négocier son entrée au gouvernement, où il devrait faire son retour comme ministre de la Défense, rien de moins. L’arrivée d’un tel personnage à ce poste serait une nouvelle insulte aux Palestiniens comme aux Arabes d’Israël, et ne ferait que renforcer l’impasse dans laquelle se trouvent les deux peuples, israélien comme palestinien.

Partager