Groupements hospitaliers de territoire : gestion hautement néfaste25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Groupements hospitaliers de territoire : gestion hautement néfaste

Dans la presse, à l’occasion de l’inauguration de la cinquième Paris Healthcare Week, organisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) et couplée au salon infirmier, Marisol Touraine a de nouveau vanté les groupements hospitaliers de territoire, les GHT.

D’ici le 1er juillet 2016, les 1 100 hôpitaux publics vont être regroupés en 150 à 200 GHT. D’après la ministre, « les GHT constituent une révolution […]. C’est, pour la gouvernance de nos hôpitaux, un défi considérable ».

Concrètement, cette « révolution » se traduira, comme le montre déjà l’exemple des soins de psychiatrie en région parisienne, par un grand désert. Bientôt, il n’y aura plus à Paris qu’un centre médico-psychologique (CMP) pour 200 000 habitants au lieu de 70 000 aujourd’hui.

À l’heure actuelle, un patient est relié, selon son secteur géographique d’habitation, à l’un des hôpitaux psychiatriques et à un service dédié, afin d’être hospitalisé et suivi toujours par la même équipe soignante. Avec l’application des GHT, il sera de plus en plus souvent accueilli là où il restera une place. Il en sera de même dans les foyers post-cure. Ainsi, dans le 15e arrondissement parisien, un foyer a été fermé sous prétexte de fusion avec un autre, entraînant la perte de dix-neuf lits. Pour les patients du 14e arrondissement, la fusion administrative du foyer des Gobelins avec celui de Montrouge, en proche banlieue, supprime huit lits.

Pour faire des économies, l’État, par l’intermédiaire de l’agence régionale de santé (ARS), met déjà en place depuis 2013 une « communauté hospitalière de territoire » (CHT) de la psychiatrie publique destinée aux habitants de Paris. Sont désormais regroupés sous une direction commune les établissements et structures des hôpitaux Sainte-Anne, Maison-Blanche, Perray-Vaucluse, Saint-Maurice et l’association ASM 13. Cela s’est traduit par des fusions de services et leur déplacement.

La direction impose une mobilité forcée en ayant recours à des conseils de discipline, avec révocation demandée pour ceux qui refusent d’être corvéables à merci. À l’arrivée, les effectifs ne s’additionnent pas, de nombreux CDD ne sont pas renouvelés et certains départs en retraite ne sont pas remplacés.

En province, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, qui regroupe une centaine de comités locaux, dénonce la « mise en danger des patients » et le « non-respect de l’égalité territoriale » et craint que les GHT aggravent la situation.

La ministre a beau vouloir « mieux prendre en compte les besoins de santé de la population sur tout le territoire », les multiples protestations du personnel la démentent.

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