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Leur société
Panama papers : les banques au paradis… fiscal
Pour avoir allègrement participé au montage de sociétés offshore destinées à camoufler des sommes colossales appartenant à leurs clients, les plus grandes banques françaises ont été épinglées dans le scandale des Panama papers.
La Société générale en aurait créé 979, le Crédit agricole pas moins de 1 129. La BNP, elle, aurait peu travaillé avec le cabinet d’avocats panaméen, mais a ouvert aussi des milliers de sociétés-écrans.
Les banquiers prétendent tous que leurs activités illégales ont cessé. Au Crédit agricole, le directeur général prétend que tout s’est arrêté en 2014… avant d’ajouter que ce n’est valable que pour ses clients européens et que, pour les autres, il faudra attendre 2017 pour régulariser la situation. La main sur le cœur, le directeur se dit même blessé par les révélations du journal, et surtout par le fait qu’elles ont entraîné la chute du titre en Bourse.
Quant à la Société générale, son patron Frédéric Oudéa était auditionné mercredi 11 mai par une commission du Sénat qui lui reprochait, entre autres, d’avoir menti en avril 2012 à une précédente audition, où il avait assuré que la banque avait cessé toute activité dans les paradis fiscaux. Mais, au terme de deux heures d’audition, il semble qu’Oudéa a convaincu ses juges que tricher n’avait rien d’illégal et qu’il n’y avait « rien qui puisse amener le bureau du Sénat à poursuivre sur cette déclaration de 2012 de monsieur Oudéa ».
En effet, être PDG de banque consiste précisément à organiser et à couvrir ces pratiques illégales. Cela consiste aussi à verser des larmes de crocodile devant la presse et les élus qui pourraient poser des questions gênantes. Ce métier est grassement rémunéré : le PDG de la BNP touche cette année plus de 3,5 millions d’euros, en augmentation de 26,5 %, et celui de la Société générale plus de 2,75 millions d’euros, en augmentation de 35,4 %.