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Leur société
Caisses d’allocations familiales : usagers à la porte, employés saturés
Les Caisses d’allocations familiales d’Haguenau et de Sélestat, dans le Bas-Rhin, ont décidé de fermer leurs locaux pour deux mois.
C’est la surcharge de travail entraînée par le traitement des dossiers de prime d’activité qui a amené les responsables de la CAF à cette décision. Cette prime entrée en vigueur le 1er janvier dernier remplace le RSA activité et la prime pour l’emploi, et le Bas-Rhin doit en traiter 30 000 dossiers.
Tous ceux qui ont besoin de rencontrer un conseiller trouvent ainsi porte close. Ils sont renvoyés sur Internet, ou à une permanence téléphonique saturée. En désespoir de cause, ils doivent se rendre dans une autre agence du département, Strasbourg par exemple.
Cela peut sembler fou, mais les agents de la CAF n’ont le choix qu’entre deux solutions également mauvaises pour les usagers : soit ne plus assurer l’accueil pour traiter uniquement les dossiers, soit renseigner tous ceux qui ont besoin d’une aide, mais en rallongeant le délai au bout duquel le dossier des allocataires aura pu être constitué. Dans le Bas-Rhin, ce délai était en passe d’atteindre les six semaines !
Le cas de ce département est loin d’être unique, car le manque de personnel frappe toutes les régions. Dans le Finistère, toutes les CAF sauf celles de Brest, Quimper et Morlaix avaient ainsi fermé pendant les vacances scolaires du 8 au 19 février. Comme dans le Bas-Rhin, il s’agissait de « concentrer les efforts sur le traitement des dossiers ». Cette pratique est d’ailleurs bien antérieure à l’instauration de la prime d’activité. Depuis des années, des CAF doivent réduire leurs horaires d’accueil ou fermer momentanément pour résorber le courrier ou les dossiers en retard.
Cette situation, dramatique pour les allocataires comme pour les salariés de la CAF, est la conséquence de la politique gouvernementale d’économies dans les services publics. Y mettre un terme nécessiterait de cesser de jongler entre des solutions également mauvaises et d’embaucher massivement. Après tout, à la CAF, il y a d’un côté du guichet des salariés qui voudraient avoir des collègues supplémentaires et de l’autre des bénéficiaires du RSA qui cherchent un travail. Cela devrait pouvoir s’arranger !