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SNCF : la mobilisation doit se poursuivre
La grève du 26 avril à la SNCF a été une nouvelle réussite. C’était la troisième journée d’action après celles du 9 et du 31 mars et avant la grève interprofessionnelle du 28 avril. Si la mobilisation se maintient, ce n’est pas grâce aux fédérations syndicales cheminotes, mais parce que le mécontentement est profond parmi les cheminots.
Dès la parution, à la mi-février, du projet de décret-socle censé vouloir imposer une nouvelle réglementation du travail dans la branche ferroviaire, les cheminots ont compris que le gouvernement et la direction de la SNCF leur déclaraient la guerre. Dans le même temps, la parution du projet de loi El Khomri montrait que, loin d’être cantonnée au ferroviaire, l’offensive concernait l’ensemble du monde du travail.
Dès le succès de la journée du 9 mars à la SNCF, bon nombre de militants syndicaux et de cheminots attendaient le signal pour prolonger la lutte. Le 31 mars, journée interprofessionnelle contre la loi travail, aurait pu être ce point de départ. Mais le plus puissant syndicat à la SNCF, la CGT, a pesé de tout son poids pour en faire une journée carrée, donc sans suite annoncée, en s’opposant à toute tentative de s’appuyer sur des secteurs combatifs pour en entraîner d’autres.
Le 26 avril, les cheminots ont été à nouveau appelés séparément, à une nouvelle grève, deux jours avant l’ensemble des salariés. Dissocier les cheminots du reste du monde du travail c’est en fait les affaiblir et affaiblir l’ensemble des travailleurs. Bon nombre de cheminots, y compris dans les rangs de la CGT, ont montré leur incompréhension et leur opposition à cette attitude qui, sous le triste couvert de préoccupations corporatistes, freine le mouvement.
Malgré leur désaccord avec cette succession de journées d’action, qui plutôt que de construire et cimenter risque d’éparpiller l’énergie, les cheminots qui ont répondu présents le 26 et se sont préparés à le faire à nouveau le 28, ont choisi la bonne voie. Reste la nécessité de préparer le plus tôt possible une riposte massive, collective, au décret-socle et à la loi El Khomri. Pas question de laisser démolir les conditions de travail des salariés, à la SNCF comme ailleurs.