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Leur société
Paris 19e : les migrants, cibles des autorités
Depuis le jeudi 21 avril, environ 150 migrants se sont installés dans le lycée Jean-Jaurès, situé dans le 19e arrondissement de Paris, qui, depuis plusieurs années, ne reçoit plus d’élèves. Ceux qui ont trouvé refuge dans cet établissement désaffecté viennent du campement insalubre installé à Stalingrad, un quartier populaire de Paris.
À peine ces migrants, dont un certain nombre de familles, avaient-ils pris possession des lieux que les autorités, droite et gauche en chœur, ont poussé des hauts cris. Dès le lendemain, le maire PS du 19e a protesté contre ce qu’il a qualifié « d’occupation sauvage », rejoignant le préfet d’Île-de-France et Valérie Pécresse, présidente de la Région, pour demander l’évacuation d’urgence de cet établissement.
Les justifications les plus hypocrites, et même xénophobes, pour rejeter ces migrants à la rue, sont celles se rapportant au prétendu intérêt des jeunes. Le maire du 19e arrondissement, François Dagnaud, s’est déclaré « très inquiet qu’une trentaine d’enfants déambulent sans encadrement [dans ce lycée] alors qu’il y a un transformateur ». Comme si les parents, parce qu’ils sont étrangers et n’ont pas de papiers en règle, étaient incapables de surveiller leurs enfants !
Mais cela devient irréaliste quand il affirme que « les jeunes Parisiens ont besoin de ce lycée », que son occupation empêcherait de faire les travaux permettant sa réouverture pour la rentrée de septembre et, selon le préfet, interdirait aux enseignants de faire cours à la fin de ceux-ci. Quels travaux en cours, se demandent les riverains de l’établissement qui, depuis quelques années que le lycée est fermé, n’ont pas vu un seul engin de chantier ni entendu un seul coup de pioche ? Ils seraient « en phase préparatoire », répond Dagnaud, d’autant plus affirmatif que personne ne peut contrôler la véracité de ses propos.
Des mensonges et des perspectives d’évacuation de leurs lieux de refuge, c’est tout ce que les autorités ont à offrir aux migrants qui fuient la guerre et la misère.