RSA jeunes : des promesses pour l’avenir, des attaques en perspective20/04/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/04/p4_MAnif_4_avril_Jeunes.jpg.420x236_q85_box-0%2C26%2C507%2C312_crop_detail.jpg

Leur société

RSA jeunes : des promesses pour l’avenir, des attaques en perspective

Lundi 18 avril, le député PS Christophe Sirugue a remis au Premier ministre un rapport sur les minima sociaux, envisageant l’élargissement de l’accès des jeunes actifs de moins de 25 ans au RSA.

Illustration - des promesses pour l’avenir, des attaques en perspective

Pour les jeunes travailleurs baladés entre stages de formation bidon, CDD de quelques jours et longues périodes de chômage, les conditions pour toucher le RSA sont aujourd’hui draconiennes. Il leur faut avoir travaillé deux ans à temps plein sur une période de trois ans. Les jeunes sont de fait exclus des aides sociales alors que selon les statistiques officielles un sur cinq vit dans la pauvreté.

Au moment où une partie de la jeunesse descend dans la rue pour contester l’avenir de précarité à vie que lui promet la loi El Khomri, le gouvernement multiplie les postures pour faire mine de se préoccuper de son sort. Mais en période de chasse aux économies pour financer les cadeaux au patronat, le gouvernement n’offrira à la jeunesse des classes populaires rien d’autre que des belles promesses, et encore.

Critiquant le rapport, la droite a immédiatement dénoncé la « culture de l’assistanat » et la « frénésie dépensière de la gauche », parlant de « jeunes touchant le smic sans travailler ». Pourtant, même en retenant les propositions les plus favorables du rapport Sirugue, les jeunes se verraient à terme accorder une aide de 400 euros. Et cela serait au détriment des parents chez qui ils sont obligés de vivre, puisqu’ils perdraient le bénéfice du rattachement fiscal au foyer familial.

Le Premier ministre a mis tout de suite les choses au clair en annonçant le report de la réforme générale des minima sociaux à l’horizon 2020. Une date à laquelle la gauche a peu de chance de se retrouver aux responsabilités, mais une promesse qui pourrait faire partie d’un programme électoral pour le futur candidat du PS.

En attendant, Valls a demandé aux ministres concernés par les minima sociaux de prendre des mesures de simplification et de cohérence dans les plus brefs délais. Si certaines peuvent améliorer un peu la vie quotidienne des allocataires du RSA dont le montant serait fixé sur plusieurs mois, ou de certains adultes handicapés qui n’auraient plus par exemple à justifier régulièrement de leur hémiplégie devant l’administration, certaines propositions envisagées représentent une menace grave pour les bénéficiaires de quelques aides sociales. Parmi celles-ci, une proposition du rapport parle de réduire à trois mois la durée de versement de l’allocation spécifique de solidarité que peuvent percevoir les chômeurs ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage.

Le sourire hypocrite du gouvernement à la jeunesse couvre mal la préparation d’un vaste programme d’attaques contre les budgets de l’aide sociale, déjà bien mis à mal.

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