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Leur société
BNP : publicité trompeuse
La BNP Paribas vient d’être condamnée par le tribunal correctionnel de Paris pour publicité trompeuse. Des clients avaient cru, en 2001, que le fonds commun de placement « Garantie Jet 3 » commercialisé par la banque leur permettrait, au bout de dix ans, de tripler leur dépôt.
Tout avait été mis en œuvre pour les allécher, avec une brochure affichant la photo d’avions jet de la patrouille de France et une garantie de remboursement, dans tous les cas, de la mise de départ.
11 000 clients, artisans, commerçants, avaient donc investi entre 20 000 et 30 000 euros en moyenne dans l’affaire… qui pour eux n’en fut pas une. Dix ans et une crise financière plus tard, leur capital leur fut remboursé, amputé des frais d’entrée et de gestion. Cette différence a motivé le jugement condamnant la BNP à rembourser la totalité de la mise à la vingtaine de plaignants.
Pour la banque, en revanche, sur les 253 millions d’euros collectés, huit ont été encaissés en frais d’entrée et dix autres en frais de gestion, rien que pour la période 2005-2011, selon la DGCCRF, la direction des fraudes. C’est sans doute encore un gain minime, comparé à ceux des opérations financières menées grâce aux sommes déposées.
L’affaire lève juste un coin du voile sur les activités de ces banquiers parasites qui inventent quotidiennement des « produits financiers », comme ils disent, destinés à accroître leurs capitaux et à permettre à leurs machines à investir de spéculer à grande vitesse. Avant la BNP, la Banque postale ou la Caisse d’épargne avaient déjà été condamnées pour avoir proposé des « fonds à formule » douteux qui promettaient à la fois la garantie du capital et une participation aux gains réalisés par la spéculation boursière. Cette amende pour publicité commerciale trompeuse n’affectera d’ailleurs pas les profits de la BNP, déjà condamnée, aux États-Unis, à 6,6 milliards d’euros de pénalité pour violation d’embargos en 2014, puis à nouveau en 2015, à 8 milliards d’euros d’amende.
Les profits de la banque n’ont pas souffert, en 2015, avec 6,7 milliards d’euros, bien supérieurs aux profits de 2014. La rémunération des dirigeants, en hausse de 26 %, n’en a pas souffert non plus. Quant à la pénalité récente, si elle n’est pas suspendue par un appel, elle sera probablement très largement compensée par la cession d’une de ses filiales, Insinger de Beaufort, à la famille royale qatarie.