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Leur société
Enfant sans papiers : il y avait un pilote dans l’avion
Le 21 mars, Ibrahim, 8 ans, a pris seul l’avion depuis les Comores pour rejoindre sa tante en France. Arrivé à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, il a été arrêté par la Police de l’air, au motif qu’il voyageait avec le passeport de son cousin français.
Tandis que sa tante était placée en garde à vue, le petit garçon a été enfermé seul dans la ZAPI (zone d’attente pour personnes en instance) de l’aéroport, à la demande de la justice, le temps d’organiser son expulsion vers les Comores. Il y est resté plus de onze jours, alors que cette procédure est censée ne pas en excéder quatre. Dans un communiqué, l’association La Voix de l’enfant s’est indignée de ce traitement : « Il ne peut être justifié d’enfermer un enfant de 8 ans qui arrive sur le territoire, et encore moins au motif de sa protection. »
Le 1er avril au petit matin, Ibrahim, épuisé, apeuré et en pleurs, a été placé dans un avion pour être ramené sous escorte policière aux Comores, mais le pilote, informé de la situation, a refusé de décoller. Son geste a permis de changer la donne : l’enfant a pu être descendu de l’avion et amené au tribunal de Bobigny, où le juge a enfin accepté de le confier à sa tante en France, puisqu’il est évident que sa mère ne peut le prendre en charge aux Comores.
Le geste du pilote vaut plus que tous les discours hypocrites sur le prétendu pays des droits de l’homme.