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- Lutte ouvrière n°2487
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Leur société
Saint-Denis : les habitants paient toujours pour l’assaut du RAID
Quatre mois après l’assaut donné par la police, qui a détruit complètement leur immeuble après les attentats de Paris, les habitants du 48, rue de la République, à Saint-Denis, soutenus par le DAL, ont manifesté lundi 18 mars devant le ministère de la Justice pour contester le refus de l’État de leur accorder le statut de victimes du terrorisme.
Nombre d’entre eux sont encore traumatisés par l’assaut du RAID, par l’explosion du kamikaze, par les heures passées sous les balles. Ce statut permettrait entre autres aux blessés d’obtenir la gratuité des soins médicaux.
Le plus intolérable est que la plupart d’entre eux n’ont à ce jour aucune solution de relogement pérenne, et ce malgré les promesses de l’État. Pour l’heure, 14 familles sur les 43 concernées ont obtenu un logement et c’est la municipalité qui les a fournis. L’État n’en a proposé qu’un nombre restreint, dont trois ont été refusés par les familles parce qu’elles les jugeaient encore plus indignes que leur ancien appartement ! La majorité d’entre elles vivent donc à l’hôtel ou dans des résidences sociales.
De plus, ces familles comptent 27 sans-papiers. Sous le feu des projecteurs, la ministre du Logement ainsi que le préfet avaient promis que leur cas serait examiné avec bienveillance. À ce jour, sept d’entre eux seulement ont été régularisés. Parmi ces sans-papiers, trois ont été grièvement blessés par les balles de la police. Placés en garde à vue, ils avaient tous reçu, sur leur lit d’hôpital, un OQTF (ordre de quitter le territoire français), bien qu’ils aient été totalement mis hors de cause. Ils font partie de ceux qui aujourd’hui n’ont pas de logement, deux d’entre eux sont handicapés et ne peuvent plus exercer leur métier antérieur. Le statut de victime du terrorisme leur serait ainsi bien utile.
On ne peut que constater le silence assourdissant qui entoure cette affaire. La presse a fait pendant des semaines ses gros titres sur les rescapés du Bataclan, mais on cherche en vain le même intérêt pour ces victimes issues des milieux populaires. Les sinistrés du 48, rue de la République sont pourtant bien décidés à faire valoir leurs droits.