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Leur société
Le 24 mars : une étape dans la lutte contre la loi travail
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté le jeudi 24 mars contre la loi El Khomri. Dans beaucoup de villes, les cortèges ont certes été moins importants que les semaines précédentes.
Mais, que ce soit à Paris, à Nantes, Marseille, Metz, Rennes, Caen ou Toulouse, ils ont regroupé un bon nombre de jeunes, lycéens, étudiants, travailleurs précaires, qui ont donné un ton dynamique aux manifestations, avec des slogans contre la précarisation et pour le retrait total de la loi.
Comme le proclamait une banderole de lycéens de Toulouse, ils « ont la haine » contre cette loi qui leur assure un avenir de multi-licenciés… de toute une série de petits emplois précaires.
Des affrontements ont eu lieu à l’issue de plusieurs manifestations, mais la présence massive et très visible de CRS casqués, bouclier au bras et matraque à la main, ne pouvait être vue que comme provocatrice. Déjà, le matin du 24 mars, un élève du lycée Bergson à Paris avait reçu un violent coup de poing d’un policier. À Nantes, des témoignages et une vidéo ont montré l’acharnement de la police sur un militant qui quittait la manifestation.
La presse et le gouvernement, qui a fait ouvrir des enquêtes, ont laissé entendre qu’il s’agissait de bavures. Cependant, quand on masse des effectifs disproportionnés de CRS dès que s’organisent des rassemblements ou des petits cortèges improvisés aux alentours des facultés ou des lycées, quand on déplace même des policiers de la Brigade anticriminalité (BAC), les bavures ne sont plus dues au hasard. L’état d’urgence instauré depuis des mois n’est pas fait pour atténuer le sentiment d’impunité d’un certain nombre de policiers.
La loi El Khomri est massivement rejetée par les jeunes et les moins jeunes et, si le 24 les cortèges étaient moins fournis, c’est que, pour la plupart des participants, il ne s’agissait que d’une étape supplémentaire avant la mobilisation du 31 mars.