Israël : l’extrême droite se déchaîne30/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2487.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : l’extrême droite se déchaîne

Le 24 mars à Hébron, en Cisjordanie occupée, un soldat franco-israélien a achevé d’une balle dans la tête un Palestinien, gravement blessé après avoir attaqué au couteau un autre militaire. La situation a été filmée, montrant l’absence de danger pour le soldat, le blessé gisant à terre. Sa hiérarchie a arrêté le soldat meurtrier et ouvert une enquête, visant également trois officiers qui n’ont pas porté secours au Palestinien blessé.

Dans un premier temps, le Premier ministre Netanyahou a condamné l’acte odieux du soldat. Mais il n’a pas tardé à faire machine arrière devant le déferlement de réactions de soutien à ce dernier, inondant les réseaux sociaux de violence raciste et de propos d’extrême droite. Au premier chef, le ministre de l’Éducation Bennett, dirigeant du parti d’extrême droite Le Foyer juif, s’est immédiatement élevé contre son allié Netanyahou et contre l’arrestation du soldat. De son côté Liebermann, dirigeant d’un autre parti d’extrême droite, Israël Beïtenou, a lui aussi soutenu le soldat de Hébron, attitude sans surprise de la part de celui qui, lors d’un meeting, jugeait que les Arabes israéliens n’acceptant pas la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens méritaient « d’être décapités à la hache ». Une autre vidéo ayant montré le soldat, fier de son geste, serrant la main d’une personnalité d’extrême droite connue, le lien du soldat avec cette mouvance ne fait guère de doute.

Cette situation, pour affligeante qu’elle soit, ne tombe pas du ciel. La tension est permanente dans Hébron, où 500 colons, forcément militants de la colonisation par Israël des territoires occupés, font face à 200 000 habitants palestiniens. Ceux-ci, s’ils ne subissent pas l’effroyable enfermement des Gazaouis, sont soumis à la présence pesante de l’armée qui protège les colons, agressifs et provocateurs. Il n’y a rien d’étonnant à ce que, en leur sein, des gestes de désespoir individuels se produisent, comme ceux que certains médias qualifient d’« Intifada des couteaux ». La politique expansionniste du gouvernement, l’état de guerre permanent que les dirigeants israéliens entretiennent, pèsent sur les Palestiniens, en Israël comme dans les territoires occupés, mais aussi sur la population juive.

Cette politique, celle des gouvernements au pouvoir en Israël depuis plus d’un demi-siècle, alimente l’exaspération grandissante des Palestiniens, qu’on a privés du droit à un État, et l’évolution réactionnaire au sein d’une population israélienne réduite au rôle de gardien de prison.

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