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- Lutte ouvrière n°2486
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Leur société
Licencier pour créer des emplois : propagande patronale
Dans la somme de mesures férocement favorables au patronat que représente la loi El Khomri, ses défenseurs auprès des travailleurs et des jeunes s’accrochent à ce seul argument : pour pouvoir embaucher sans crainte, il faudrait que les patrons aient la possibilité de licencier sans difficulté.
Et chacun, dans les médias, de raconter sa petite histoire sur l’artisan traumatisé pour avoir dû se séparer d’un salarié, la petite entreprise conduite à la faillite par des indemnités de licenciement excessives, etc.
Les lois existantes encadrant les licenciements ne sont pourtant pas si contraignantes. Les patrons sont parvenus à effectuer en moyenne 64 000 licenciements par mois en 2015. Il y a eu de plus chaque mois 30 000 ruptures conventionnelles de contrat, c’est-à-dire des licenciements déguisés. Et chacun sait que le chômage ne cesse d’augmenter, alimenté par les plans sociaux, fermetures d’entreprises, les licenciements en tout genre et sous toutes les formes.
Ces plans sociaux sont avant tout le fait de très grandes entreprises qui font des profits colossaux et veulent encore les augmenter en supprimant des emplois et en surexploitant la main-d’œuvre restante. Ce sont les plans de licenciements de la sidérurgie, de l’automobile, de la téléphonie, de tous les grands groupes capitalistes qui ont dévasté des régions entières, créé des poches de chômage de masse, ruiné au passage la foule des artisans et commerçants qui avaient comme clients ces salariés désormais réduits à la misère.
En mettant en avant les malheurs réels ou supposés des petits entrepreneurs, les défenseurs du grand capital veulent masquer les responsabilités de ce dernier. Ce sont les grands groupes capitalistes qui dominent l’économie, ce sont leurs intérêts que le gouvernement défend, c’est pour l’augmentation de leurs profits que les travailleurs, y compris ceux des petites entreprises, sont réduits à la portion congrue.
La loi El Khomri serait une arme de plus dans l’arsenal patronal, elle ne pourrait conduire qu’à l’aggravation du chômage, de la précarité et de l’exploitation.