Des balles contre les travailleurs en grève16/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2485.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Des balles contre les travailleurs en grève

Dans le numéro du 14 février de leur journal Le Pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) relataient la grève qui s’est déroulée en janvier à la sucrerie Sucaf-CI et où deux grévistes ont été tués par la police. Cette société est une filiale de la société Somdiaa, l’un des plus importants groupes agroalimentaires français en Afrique, dont les filiales sont aussi implantées au Tchad, au Cameroun, au Congo, en Centrafrique, au Gabon, au Togo et à La Réunion. Les capitalistes français font leurs profits en Afrique avec la sueur mais aussi le sang des travailleurs du pays, assurés qu’ils sont de la complicité des autorités locales.

« Les travailleurs de Sucaf-CI de Ferké1 et Ferké2, une entreprise de production de sucre située au nord de la Côte d’Ivoire, sont entrés en lutte le 8 janvier. Ils se battent contre la précarisation de leur emploi due au fait que le patron a cédé certains secteurs à des sous-traitants, occasionnant une baisse drastique des salaires.

Selon un travailleur, « un chauffeur saisonnier qui percevait 170 000 francs CFA (équivalant à 256 euros) se retrouve avec un salaire de 90 000 F chez le sous-traitant, un ouvrier qui était payé à 85 000 F se retrouve avec 60 000 F », etc. Ils protestent par la même occasion contre les mauvaises conditions de travail et les heures supplémentaires non payées. En effet plusieurs parmi eux travaillent 12 heures durant et sont payés pour 8 heures. Ils ne bénéficient pas de couverture médicale, même en cas d’accidents professionnels.

À la fin de la dernière campagne sucrière, le patron avait félicité les salariés pour le travail bien fait. Ce qui veut dire qu’il s’en est mis plein les poches. Les travailleurs s’attendaient alors à une augmentation de leur salaire, mais grande fut leur surprise de voir les patrons se débrouiller pour réduire les salaires dans le but d’accroître encore plus le profit des actionnaires.

Et quand les travailleurs ont réclamé leur dû, le patron, plutôt que de chercher à résoudre ce problème, s’est arrangé avec les autorités à son service pour faire venir les gendarmes et mater les travailleurs.

Les forces de l’ordre n’ont pas hésité à faire usage de leurs armes. Elles ont tiré à balles réelles, faisant deux morts et plusieurs blessés. Une dizaine de travailleurs ont été arrêtés et jetés en prison.

Cet exemple montre clairement à quel point les autorités sont du côté du patronat. »

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