Cooperl : poursuite de la grève09/03/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/03/p13_Cooperl_Lamballe_3_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C46%2C490%2C322_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cooperl : poursuite de la grève

Entamée le 25 février à Lamballe, dans la principale usine du groupe Cooperl, la grève des travailleurs de l’abattoir, contre le blocage des salaires ainsi que la remise en cause du calcul du 13e mois et de la prime d’ancienneté, s’est poursuivie toute la semaine suivante. Elle s’est même étendue aux deux autres usines du groupe.

Illustration - poursuite de la grève

Les travailleurs de Montfort-sur-Meu en Ille-et-Vilaine, ceux de Saint-Maixent dans les Deux-Sèvres ont en effet rejoint le mouvement et repris les mêmes revendications que leurs camarades de Lamballe.

Jusqu’à présent, la direction du groupe est restée « droit dans ses bottes » et a traité avec mépris les travailleurs, n’hésitant pas à faire intervenir des huissiers, avec assignations au tribunal pour non-respect de la liberté du travail. Elle a obtenu que des cars de gendarmes mobiles stationnent en permanence autour de l’usine de Lamballe.

Toutes ces mesures visent à intimider les grévistes, mais la détermination de ceux-ci n’a pas faibli. Chaque jour, la grève est reconduite et les travailleurs en grève décident des actions. Leur mouvement est populaire parmi la population et les travailleurs des environs. Tout le monde sait que leurs conditions de travail sont difficiles et que les patrons leur en demandent toujours plus en les payant le moins possible.

C’est ce ras-le-bol général qui s’exprime dans cette grève et, plus le mouvement dure, plus les travailleurs prennent conscience de leur force.

Plusieurs réunions avec les différents représentants politiques, de droite comme de gauche, n’ont pas amené la direction de la Cooperl à revoir sa position. Mais le moral des grévistes est intact au bout d’une semaine et demie d’action, d’autant que des secteurs de l’abattoir qui n’étaient pas en grève au début ont rejoint le mouvement.

Samedi 5 mars, à la demande de quelques politiciens locaux, le président du conseil départemental (LR), le maire de Lamballe (PS), le député (LR), le préfet a organisé une table ronde avec les représentants syndicaux. Mais le directeur de la Cooperl l’a superbement ignorée, ne voulant pas discuter sous la pression de la grève, tandis qu’une petite centaine de grévistes avaient tenu à être présents, tout en étant sans illusion sur le résultat de cette entrevue.

La semaine suivante, la grève s’est poursuivie. Le 8 mars, un meeting de soutien aux grévistes, ce qui est inédit à Lamballe, a regroupé plus de 600 personnes. La tentative du directeur de monter les éleveurs contre les grévistes a fait long feu.

Bien sûr, la partie n’est pas gagnée, mais ce mouvement, le plus long de toute l’histoire de l’entreprise, laissera des traces durables. Des liens de solidarité sont nés dans l’action, se sont développés. Cela comptera pour l’avenir.

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