Chaque jour, un nouveau périmètre de la « jungle » de Calais est rasé sous le contrôle des CRS. Au matin, les réfugiés restés dans leurs abris par résistance sont sommés de quitter les lieux. D’autres, menacés par l’expulsion, transportent leurs cabanes vers la zone nord, pour l’instant en sursis de démantèlement.

Au milieu du no man’s land laissé par les engins de chantier, subsistent une cuisine collective et l’école laïque, en vertu de la disposition prise par le tribunal précisant que les lieux de vie devaient être préservés. Mais les points de distribution de vêtements ou les cabanes servant d’habitations ont été démolis : le préfet en personne est venu diriger les opérations de destruction pour décider de ce qui est lieu de vie ou pas.

En signe de protestation, un groupe de réfugiés se sont cousu les lèvres avec des aiguilles et du fil, pour dénoncer la façon révoltante dont ils sont traités. Ils ont brandi des pancartes : « Nous sommes humains, où est votre démocratie ? Où est notre liberté ? ». Certains ont entamé une grève de la faim pour protester contre l’attitude des autorités et du gouvernement français, qui se surpassent chaque jour en ignominie.