Pour justifier cette dégradation du service, la SNCF invoque les départs en retraite des agents de conduite, les arrêts maladie, la prise de congés en retard accumulés et un fort taux d’échec à l’issue des formations de conducteurs. Selon la direction SNCF, ce sont toujours les travailleurs qui sont en cause et bien sûr jamais elle ! C’est pourtant elle qui choisit sciemment de ne pas recruter assez de nouveaux conducteurs pour remplacer ceux qui partent, et cela à l’échelle du pays. En conséquence de ces économies de personnel systématiques, les suppressions de trains sont en passe de devenir la règle dans toutes les régions, au détriment des usagers, le plus souvent des travailleurs se rendant à leur travail ou en revenant.

Ces suppressions de trains s’ajoutent aux ralentissements et fermetures temporaires pour travaux, dus en grande partie à l’âge avancé du matériel roulant. Il est en moyenne de plus de 23 ans pour les rames banlieue et de 26 ans pour les machines de traction. Pourtant, il est prévu que ce matériel soit remplacé au bout de 20 ans !

Pour remédier à cette vétusté du réseau, la SNCF devrait investir des sommes très importantes. Elle préfère bricoler et reculer l’échéance, au risque d’aggraver le problème. Elle refuse aussi d’embaucher en nombre suffisant, alors que cela lui demanderait un effort financier bien moins important. Dans un domaine comme dans l’autre, elle se moque des intérêts des cheminots comme de ceux des usagers.