Sanders dénonce le big business, le 1 % qui s’approprie les richesses, ainsi que le coûteux sauvetage des banques et des gros spéculateurs. Mais sous le président démocrate Bill Clinton, en 2000, Sanders a voté en faveur de la dérégulation facilitant la spéculation financière, ce que les banques et les spéculateurs exigeaient.

Sanders dénonce les profits des compagnies d’assurances et des trusts pharmaceutiques qui arnaquent les gens. Mais il a contribué à écrire la loi d’Obama sur l’assurance-maladie, qui permet de saigner le porte-monnaie de ceux qui ont besoin de médicaments onéreux, tout en contraignant des millions de gens à souscrire des assurances santé privées coûteuses qui ne couvrent presque aucun risque.

Sanders dénonce le fait que les États-Unis emprisonnent plus de gens que n’importe quel autre pays. Mais il a voté les lois sécuritaires de Bill Clinton il y a vingt ans, étendant le champ d’application de la peine de mort, abaissant la majorité pénale permettant de juger des mineurs comme des adultes, augmentant la durée des peines et finançant la construction de plus de prisons ainsi que l’accroissement des forces de police.

Depuis qu’il est parlementaire, Sanders a constamment voté les crédits de guerre, y compris pour les interventions militaires en Afghanistan, en Irak et en Syrie.

En fait, Sanders n’est ni un insurgé ni un outsider. Il a soutenu tous les candidats démocrates aux élections présidentielles depuis trente ans. Alors qu’Obama déçoit, Sanders essaye de redorer le blason du Parti démocrate et se fait encore une fois le rabatteur de voix pour ce parti. Il a déclaré après sa victoire à la primaire démocrate dans le New Hampshire : « Dans quelques mois, il nous faudra rassembler ce parti dans l’unité, car il ne doit pas être permis à la droite républicaine de regagner la présidence. »

Ce que veut ce soi-disant « socialiste » qui en appelle à une « révolution politique », c’est au bout du compte offrir au Parti démocrate quatre autres années à la Maison-Blanche.