- Accueil
- Lutte ouvrière n°2483
- Martine Aubry : opposition tardive et factice
Leur société
Martine Aubry : opposition tardive et factice
Au lendemain de la publication du projet de loi contre le Code du travail, Martine Aubry et quelques autres ont publié une tribune prétendant critiquer la faiblesse du gouvernement vis-à-vis du grand patronat et sa complaisance face aux préjugés réactionnaires.
Et tout ce qui se trouve légèrement à gauche de Valls de frétiller et de se demander si Aubry participera à la primaire, si cela forcera Hollande à en être, si elle va prendre la tête des frondeurs, etc.
On voit ainsi les mêmes discours revenir sur la vraie gauche qui serait nécessaire, une politique vraiment de gauche, un gouvernement populaire, etc. C’est une chanson déjà maintes fois entendue. Seul le nom du héros change, Jospin après Mitterrand, Aubry après Hollande. Il vaudrait pourtant la peine de se souvenir que Martine Aubry fut, comme Mélenchon et des dirigeants du PCF, membre du gouvernement Jospin qui fit tellement de bien aux travailleurs que son chef perdit 2,5 millions de voix et fut dépassé par Le Pen à l’élection présidentielle suivante en 2002 !
Le « trop c’est trop » de Martine Aubry vient après quatre ans de coups contre les travailleurs, d’aventures guerrières et de discours réactionnaires de Hollande et Valls. Il est bien plus lié aux déroutes électorales de la gauche et au désir de ses politiciens de se ménager quand même des perspectives d’avenir qu’aux attaques subies par les classes populaires.
Même avec des visages nouveaux, s’il s’en présente, et même avec des électeurs, si elle en retrouve, la gauche de gouvernement est condamnée à rejouer la même pièce : faire, non la politique rêvée par ses électeurs, mais celle exigée par la bourgeoisie. Les vieux routards comme Hollande ou Aubry le savent bien et y sont préparés par tout leur passé. Les jeunes naïfs, variété rare dans l’espèce, se plient rapidement à la règle du jeu.
La tribune de Martine Aubry l’annonce d’ailleurs honnêtement. Elle n’y propose rien d’autre que de continuer à subventionner le grand patronat et de faire, en général, la même chose que Hollande, mais en y mettant certaines formes. C’est tout ce que les travailleurs peuvent attendre de ce genre de politiciens.