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Leur société
Maires : le refus des privilèges
Une loi votée en mars 2015, qui a pris effet le 1er janvier 2016, oblige les maires des communes de moins de 1 000 habitants à toucher l’intégralité de leurs indemnités. Cela concerne 26 000 communes, soit la majorité d’entre elles. Le gouvernement pensait ainsi faire face à un problème qui s’était posé aux dernières élections municipales où, dans certaines communes, aucune liste ne s’était constituée.
Cette mesure, censée favoriser les candidatures, ne passe pourtant pas auprès d’un bon nombre de maires. Les crédits alloués aux communes ayant diminué de façon générale, certains tentaient de compenser cette perte de revenu en ne se versant pas une partie de leurs indemnités. Alors qu’elles représentent dans certains cas un pourcentage important du budget d’une petite commune, ils se sentent d’autant plus mal à l’aise de les voir augmenter que les salaires des employés municipaux sont bloqués depuis des années ou que des services publics sont menacés de fermeture faute de crédits suffisants.
Une centaine de maires concernés ont déjà protesté auprès de l’Association des maires de France, réclamant le droit de faire ce qu’ils veulent de leurs indemnités. Un certain nombre aussi ont choisi de contourner cette loi et de reverser cet argent sous une forme jugée acceptable par l’administration plutôt que de rogner sur des services ou d’augmenter les impôts locaux, dans ces petites communes où bien souvent l’argent est rare.
Tous ces maires font valoir leur volonté de servir leurs administrés, y compris de façon bénévole. C’est tout à leur honneur, mais pas à celui des dirigeants de l’État qui leur rendent la tâche toujours plus difficile.